Quels sont les avantages d'un toit plat ?

Le toit plat n’a pas toujours eu bonne réputation, notamment à cause de ses problèmes d'étanchéité. Pourtant, il a non seulement de nombreux avantages, mais en plus, l’industrie de la construction en maîtrise désormais pleinement sa réalisation.

N’ayez plus peur des problèmes de joints, et profitez de cette surface pour installer des puits de lumière, des panneaux photovoltaïques ou créer une véritable toiture-jardin.  

Le toit plat: esthétique et modernité

Un Design Contemporain

Le toit plat inspire l’architecture contemporaine, notamment avec sa déclinaison en toit vert. Pourtant, il est loin d’être nouveau. Au Québec, il a fait son apparition durant la révolution industrielle, au tournant des années 1850.

Bien avant l’arrivée des Européens sur le continent américain, les Pueblos du Nouveau-Mexique construisaient déjà leurs habitations en toits plats. Le mouvement architectural américain « Pueblo Revival » s’inspire d’ailleurs directement du style de leurs villages.

Par contre, la membrane élastomère, l’asphalte ou encore la projection de gravier sur les surfaces, ont remplacé les pierres et l’adobe. 

Quels sont les matériaux les plus utilisés pour le revêtement ?

Les membranes multicouches 

Ce sont des membranes qui se composent de : 

• Gravier, 

• Asphalte. 

Dans le détail, il s’agit de feutres enrobés (saturés) d’asphalte liquide qui se posent entre chaque couche. Chaque rouleau est large de 3 pi (90 cm) et provient de l’un des 2 matériaux suivants : 

• Le feutre de fibre de verre de type IV, 

• Le feutre organique bitumé perforé.

Pourquoi ajouter du gravier sur les surfaces de toiture ? Pour protéger l’asphalte. En effet, ce matériau est particulièrement sensible au soleil, dont les UV le ramollissent et le détériorent au fil du temps. Les graviers jouent ainsi le rôle de barrière naturelle. 

Ce n’est pas tout. Le gravier a aussi pour fonction de limiter la contraction de la membrane lors des brusques changements de température afin d’augmenter la durée de vie de la toiture.

D’ailleurs, les couvreurs vous le diront, une toiture multicouche possède une durée de vie d’environ 16 ans au Québec. Passé 20 ans, il est fort possible que l’assurance de votre maison vous impose une réfection de toiture, faute de quoi ces derniers pourraient cesser de vous assurer.

Les membranes monocouches (TPO ou EPDM)

Ce type de toiture est souvent appelé « EPDM TPO », ce qui ne veut pas dire grand-chose, puisque ces deux matériaux sont différents. L’EPDM (Ethylène, Propylène, Diène, Monomère), est un caoutchouc synthétique, tandis que la membrane TPO est un plastique (polyoléfine thermoplastique). 

Dans les deux cas, ils servent à étanchéifier un toit plat, et partagent de nombreuses caractéristiques physiques. Par contre, outre leur couleur, qui permet au TPO (blanc ou gris pâle) de refléter les rayons solaires, alors que l’EPDM les absorbe, ce dernier bénéficie d’un mode d’installation plus facile que le TPO (simple encollage contre soudure à l’air chaud).

La capacité de l’EPDM à absorber les rayons du soleil en fait également une solution intéressante dans des provinces comme le Québec, où les hivers sont bien plus longs et froids que les étés ne sont chauds.   

Par contre, la membrane TPO est la moins chère. Privilégiez donc plusieurs entreprises, avec des devis dans les deux matériaux, pour voir quelle main-d'œuvre est la plus économique.

Les membranes élastomère

Une membrane élastomère se compose d’une sous-couche qui est recouverte d’une deuxième couche protégée ensuite par du gravier. La sous-couche est soit vissée, soit collée.

L’ensemble des joints réalisés par les couvreurs sur ce type de toiture, le sont par fusion au chalumeau. On parle donc de soudure. L’étanchéité de la membrane élastomère est directement liée à la qualité de ces soudures.  

De nouvelles membranes, dites autocollantes, peuvent faire l’économie de la chaleur et être posées sans recourir à la fusion au chalumeau. Par contre, si la déclivité de ce type de toiture est mal réalisée, les eaux stagnantes vont réduire sa durée de vie d’au-moins une décennie. 

Les bardeaux: une option à bannir

Poser des bardeaux sur un toit plat est la pire idée qui puisse vous venir à l’esprit. Pourquoi ? Parce que les bardeaux ont toujours des interstices entre eux. Souvenez-vous que le TPO et la membrane élastomère sont soudés et que le EPDM est encollé. Il y a une raison. 

Sur un toit plat, quel que soit le système de drainage mis en place, l’eau est stagnante bien plus longtemps que sur tout autre type de toiture. Par conséquent, l’humidité va s’infiltrer dans les interstices laissés par les bardeaux, entraînant des dégâts conséquents pour les murs de votre habitation. 

Quelle épaisseur pour un toit plat ?

Elle dépend directement des matériaux isolants utilisés. Le code de construction de Québec impose depuis plus d’une décennie un coefficient R-41 pour les toits plats. Les matériaux utilisés le plus couramment pour isoler les toits plats sont donc le polyuréthane (ou uréthane) et la laine de verre : 

• Polyuréthane : valeur R comprise entre 5 et 7 par po, 

• Laine de verre : valeur R comprise entre 2.2 et 2.7 par po. 

De manière générale, les recommandations indiquent que l’épaisseur adéquate d’un matériau isolant pour toit plat se situe entre 10 et 15 cm. 

Une utilisation plus efficace de l'espace avec un toit plat

L'aménagement d'une Terrasse de toit

Un toit plat, c’est autant de pieds carrés de gagnés. Certes, on ne peut pas considérer qu’il s’agit d’une surface habitable, mais en tout cas, elle est aménageable. Nous avons sûrement tous à l’esprit ces toits plats des penthouses de Manhattan, luxueusement aménagés, que nous voyons régulièrement dans les films.   

Sachez qu’avec un toit plat, vous pouvez faire ce type d’aménagement chez vous en optant pour l’un de ces styles : 

• Le toit vert,

• Le toit terrasse en bois,

• Les niveaux,

• La véranda, 

• Le spa, 

• Le jardin. 

Quel que soit le chemin que vous allez prendre, n’oubliez pas d’installer des gardes corps tout autour de votre toit plat. 

L'installation de Systèmes Écologiques et économiques

Ajouter de nouveaux pieds carrés à la surface habitable de votre maison n’est pas forcément la solution la plus intéressante. Vous pouvez au contraire tirer profit de cette surface pour produire de l’énergie, ou participer, à votre niveau, à la lutte contre les conséquences de la bétonisation des sols en milieu urbain.  

Panneaux solaires

Si la surface de votre toit plat se rapproche des 2 106 pi², soit les ¾ de la surface d’un terrain de tennis, alors vous êtes capable de poser 70 panneaux solaires sur votre toiture, et être autosuffisant en énergie. 

Pour maximiser leur rendement, vous pouvez opter pour des cellules en silicium monocristallin. Ce sont les plus productives, avec un rendement de 16% à 20%.

Toiture végétalisée

La toiture végétalisée est l’atout parfait pour lutter contre les îlots de chaleur dans les zones urbaines. La toiture verte a également l’avantage de participer à l’isolation de votre toiture. 

Par contre, végétaliser sa toiture, cela se prévoit, car il existe trois types de toits verts, demandant une quantité de substrat différente : 

• La végétalisation extensive (mousses) : 75 à 180 kg/m², 

• La végétalisation semi-intensive (petits arbustes) : 200 à 500 kg/m², 

• La végétalisation intensive (arbres) : 500 à 2 000 kg/m². 

Toutefois, végétaliser un toit plat pour en faire une toiture-jardin, cela se prépare avec un architecte. 

Autres solutions écologiques

Deux solutions écologiques peuvent encore être mises en place avec votre toit plat : 

• La récupération de l’eau de pluie, 

• Les éoliennes de toit.

L’eau, récupérée dans une citerne enterrée ou accolée à votre maison, servira à arroser votre jardin du printemps à l’automne. Quant aux éoliennes de toit, aussi connues sous le nom d'éoliennes domestiques, elles peuvent être une solution pour produire de l’énergie.

Facilité d'entretien et durabilité

Un accès Facile pour l'Entretien

L’accès à un toit plat se pense en amont de sa construction. L’une des solutions les plus esthétiques est d’installer une trappe de toit. Cette dernière reste invisible lorsqu’elle est fermée, et elle vous offre un accès au toit depuis l’intérieur de votre maison.  

Une autre solution consiste à installer un escalier adapté le long d’un des murs de votre maison, ou bien une échelle à crinoline si vous ne prévoyez d’accéder à votre toit plat que pour des opérations d’entretien ou de déneigement.  

Durée de Vie Prolongée

L’entretien de votre toit plat va lui permettre de passer d’une durée de vie d’environ 15 ans au double, soit environ 30 ans. Pour y parvenir, vous devez faire : 

• Inspecter le toit 2 fois par an (printemps-automne), 

• Entretenir la ligne fluviale par un plombier, 

• Réparer le toit par un couvreur. 

Les problèmes d’étanchéité sur un toit plat peuvent être légion. C’est ce que nous allons voir tout de suite.   

L'étanchéité: le point faible d'un toiture plate 

Un toit plat est fragile. Son étanchéité dépend de nombreux facteurs : 

• Etat du drain, 

• Apparition d’irrégularités, 

• Détérioration des joints, 

• Dispersion du gravier. 

Voici listés l’ensemble des facteurs qui peuvent engendrer des fuites d’eau dans votre habitation. C’est la raison pour laquelle un toit plat doit être régulièrement contrôlé. Le prix de chaque inspection (avec nettoyage et entretien) coûte environ 400$. 

C’est-à-dire que votre budget entretien va s’élever, sur toute la durée de vie de votre toit plat, à environ 16 000$ sur 20 ans, hors inflation. Cela constitue donc un investissement important sur le long terme. 

Quels sont les inconvénients d'un toit plat ?

Les défauts d’étanchéité

Comme nous l’avons indiqué précédemment, l’étanchéité d’un toit plat dépend entièrement de l’expérience des couvreurs. Si les soudures sont mal réalisées, ou la couche de protection (membrane élastomère, monocouche, TPO ou EPDM) mal posée, vous courez au devant de sérieux soucis. 

La durée de vie

De manière générale, un toit plat bien entretenu peut éventuellement avoir une durée de vie de 30 ans. Toutefois, comme nous vous l’avons dit, votre assurance habitation pourrait très bien vous demander une réfection de votre toiture après seulement 20 ans. 

La raison est simple : un toit plat non entretenu ne remplit plus son rôle au bout de seulement 15 à 20 ans. A titre de comparaison, un bon vieux toit en tuiles possède une durée de vie comprise entre 30 et 70 ans. Si vous prenez de l’ardoise, vos arrières petits-enfants les verront encore, puisqu’elles sont données pour tenir 100 ans. 

Les effondrements 

La Régie du bâtiment du Québec indique que les toits plats possèdent généralement une structure capable de supporter 6 po (17 cm) de glace ou 15 po (38 cm) de neige. Avant d’en arriver là, il convient de déneiger sa toiture ou de confier la tâche à des professionnels.

Si les risques existent aussi pour les toitures en pentes, notamment en ce qui concerne les chutes de neige pouvant blesser ou tuer les passants, les risques d’effondrement se concentrent avant tout sur les toits plats. 

D’ailleurs, nombreux sont les Québécois qui se souviennent de l’effondrement de L’aréna de Ham-Nord, en 2002. Plus proche de nous, l’hiver 2019 a compté de nombreux effondrements de toits plats, notamment dans des bâtiments commerciaux et industriels. 

Les règlements locaux d’urbanisme

Certaines municipalités peuvent interdire ou encadrer les toits plats. C’est-à-dire qu’elles peuvent n’accepter qu’un certain type de toiture plate. A titre d’exemple, l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie n’accepte plus les toits plats de couleur noire ou foncée. Il vous reste donc le blanc et le gris pâle. 

L’objectif de la municipalité est de mettre un terme aux îlots de chaleur. En effet, les températures estivales sont souvent plus élevées dans cet arrondissement qu’ailleurs dans Montréal, à cause du nombre important de bâtiments. 

Combien coûte un toit plat ?

Le prix dépend de plusieurs facteurs, notamment : 

• La qualité des matériaux, 

• La surface en pieds carrés, 

• La structure du toit, 

• L’isolation,

• Le prix de la main d'œuvre. 

Au Québec, un toit plat coûte en moyenne 10$ à 40$ par pi². Le revêtement le plus cher concerne la toiture végétalisée, tandis que le moins cher est la membrane multicouche faite d’asphalte et de gravier.

C’est d’ailleurs cette solution économique qui a rendu le toit plat populaire au Québec durant le XIXème siècle.