L'achat et l'utilisation du bois traité en construction et en rénovation

Le bois traité est un des grands favoris lorsqu’il est question de la construction de structures extérieures. Ressemblant entre autres au cèdre noueux, il est offert à une fraction du prix de ce dernier. Il représente donc un des choix qui s’imposent pour tout propriétaire souhaitant rénover un patio, une terrasse ou une clôture. Figurant en tête des options retenues pour ce type de projet, aussi en partie grâce à sa facilité d’entretien, il n’en demeure pas moins qu’il est essentiel de connaître certains faits concernant l’achat et l’utilisation du bois traité.

Achat et utilisation de bois traité

Le bois traité est un bois enduit d’un produit protecteur contre la pourriture, les champignons, les moisissures et les infestations d’insectes. Ce procédé prolonge donc sa durée de vie de 10 à 15 ans et lui permet de mieux tolérer l’exposition aux divers éléments de la nature. La méthode la plus efficace pour traiter du bois est celle sous pression, car le produit de conservation est injecté plus profondément.

Avantages :

• Durable

• Résistant

• Économique

• Facile à entretenir et réparer

Inconvénients :

• Choix de dimensions limités

• Sensible au gauchissement et au fendillement (notamment s’il s’agit de sapin ou épinette)

• Obligation d’utiliser des fixations coûteuses pour contrer l’effet corrosif de l’agent de conservation à base de cuivre

• Traitement pas très écologique

Photo : Pixabay

L’achat du bois traité

Hormis le choix d’une essence, l’achat de bois traité implique également de savoir si le produit acheté est adéquat pour l’installation que vous souhaitez faire. Par exemple, pour éviter de vous procurer du bois qui se détériorera prématurément, recherchez la mention « contact avec le sol », et non « hors sol », étant réservé aux projets de construction de palissages ou de platelages dont l'ensemble de la structure n'est pas en contact direct avec le sol. 

Notez que cette information est généralement indiquée sur l’étiquette apposée à l’embout du bois. Il est également possible que celle-ci apparaisse dans un guide mis à votre disposition dans votre magasin de rénovation ou encore sur des affiches individuelles accompagnant chacun des bois traités mis en vente.

D’autres informations peuvent également vous être d’une grande aide, comme le degré de rétention, le produit de préservation employé ainsi que la norme de traitement utilisée. Cette dernière mention est essentielle vous assurer que le bois traité que vous achetez est le produit adéquat en fonction de l’utilisation à laquelle il est prédestiné.

La série de normes CSA 080, soit celle qui encadre la fabrication et l'utilisation des produits de préservation, se charge de diviser le bois traité en cinq catégories :

• CE1 : pour le bois employé à l’intérieur dans un milieu sec;

• CE2 : pour le bois employé à l’intérieur dans un milieu sec, mais tolérant l’exposition à un faible degré d’humidité;

• CE3 : pour le bois employé à l’extérieur sans toucher au sol;

• CE3.1 : pour le bois utilisé à l’extérieur, ne touchant pas au sol et possédant un revêtement (évacuation rapide de l’eau);

• CE3.2 : pour le bois utilisé à l’extérieur, qui ne touche pas au sol et qui ne possède pas de revêtement (évacuation lente de l’eau);

• CE4 : pour le bois utilisé en contact avec le sol;

• CE4.1 : pour les composantes de la structure non essentielles en contact avec le sol;

• CE4.2 : pour les éléments de la charpente difficiles à remplacer ou essentiels au maintien de la structure et qui entrent en contact avec le sol;

• CE5 : pour le bois destiné aux structures utilisées en eaux côtières.

Bien que la production de bois traité soit effectivement réglementée au Canada, sachez qu’il est recommandé d’utiliser du bois portant la mention Greenguard, laquelle certifie que le traitement utilisé a suivi un procédé écoresponsable. 

Photo : Pixabay

Le choix d’attaches pour un patio ou une terrasse en bois traité

Afin d’assurer un maximum de résistance et de durabilité à votre structure extérieure, il est indispensable de choisir des attaches ayant la capacité de résister à l’altération aussi longtemps que la durée de vie de votre bois traité.

Idéalement, choisissez des attaches en acier inoxydable comme celles de la marque Tiger Claw. Les attaches galvanisées représentent aussi une option intéressante et durable. Veillez à ne pas vous procurer d’attaches en aluminium, à moins que celles-ci ne soient traitées à l’azole de cuivre micronisé.

Vous souhaitez en savoir plus sur la construction d'un patio en bois traité? Consultez notre article sur le sujet : Construire un patio en bois traité : quoi savoir

Les précautions à prendre avec le bois traité

Concernant l’utilisation du bois traité, de même que les procédés à suivre pour s’en débarrasser, certaines précautions s’appliquent.

Rejet

De prime abord, il faut savoir qu’il est fortement déconseillé de brûler du bois traité. En effet, la fumée produite enverra des produits chimiques toxiques dans l’air. Au passage, précisons que la plupart des municipalités ramassent les surplus de bois traité, bien que certaines restrictions puissent s’appliquer, dépendamment de votre lieu de résidence.

Également, assurez-vous de ne jamais mettre du bois traité dans le compost, car le processus de compostage peut faire en sorte de libérer dans le sol les produits utilisés pour le traitement. Dans le même ordre d’idées, l’utilisation des résidus pour fabriquer du paillis est aussi fortement déconseillé.

Manipulation

En ce qui a trait à la manipulation ou à la coupe de bois traité, il est indispensable de laver tout vêtement sur lequel de la sciure de bois se serait accumulée. D’ailleurs, il est conseillé de laver ce linge séparément pour éviter que des particules ne se déposent, par la même occasion, sur d’autres vêtements. 

Tel que mentionné par Santé Canada, il faut souligner l’importance de ne pas utiliser le bois traité à proximité d’animaux destinés à la consommation humaine ou de nourriture qui sera consommée par ces animaux. Le non-respect de cette mesure pose des risques de contamination.

Rappelons l’importance de se laver les mains après avoir manipulé du bois traité et de ne pas manger en travaillant.

Entretien

Poursuivons en abordant maintenant le nettoyage d’une surface en bois traité. Il faut dire que l’utilisation d’un agent de blanchiment quelconque (acide citrique, hypochlorite de sodium ou autre) peut entraîner la libération de produits chimiques dans l’air, ce qui est donc clairement une pratique à éviter.

Finalement, ce matériau ne nécessite aucune protection supplémentaire ni sablage régulier. Une teinture peut être appliquée tous les 3 à 5 ans.

Photo : Unsplash

Faits concernant les produits pour traiter le bois

Bien que cela ne soit plus le cas, il faut savoir qu’il était jadis permis d’utiliser de l’arsenic pour traiter le bois. Aux États-Unis et au Canada, ces produits ont été retirés du marché résidentiel dès l’entrée en vigueur de nouvelles réglementations en la matière, en 2004. Certaines recommandations sont de mise pour les constructions antérieures, puisque le produit est dommageable à la fois pour l’être humain et l’environnement.  

Depuis 2004, le bois est plutôt enduit de cuivre alcalin quaternaire, d’azole de cuivre ou d’azole de cuivre micronisé. Si vous avez encore une structure traitée à l'arséniate de cuivre chromaté (ACC), il est nécessaire de l’inspecter de temps à autre afin de repérer tout signe d’endommagement. En effet, un bois traité à l’ACC libérera ses composantes toxiques dans l’air si celui-ci est abîmé. Voilà pourquoi il est essentiel de procéder au remplacement des sections endommagées dès que cela s'avère nécessaire.

Notez que l’application annuel d’un scellant permet de réduire grandement les dangers relatifs à l’exposition du bois traité à l’ACC, tout comme l’utilisation d’une teinture à base d’huile ou d’eau. Tout produit formant une pellicule est à proscrire, car celui-ci finira éventuellement par s’écailler sur la surface du bois, rendant inévitable le sablage, et donc, la libération de particules contaminées par l’arsenic dans l’air.