Les milieux de la construction et de la rénovation comportent plusieurs risques pour la santé et la sécurité des travailleurs, notamment en ce qui a trait aux contaminants qu’ils pourraient inhaler. Ces produits chimiques se présentent sous forme de gaz, de vapeur, de fumée, de poussière ou de brouillard. Heureusement, des mesures de protection différentes existent pour chaque situation, comme la prévention, la formation et, dans ce cas-ci plus précisément, le port du bon appareil de protection respiratoire (ARP).

En tant qu’entrepreneur et employeur, il est de votre devoir de fournir ces masques et systèmes gratuitement ainsi que de choisir l’appareil le plus conforme selon la tâche qui sera réalisée lors des travaux. Apprenez-en plus en poursuivant votre lecture!

Quand utiliser un appareil respiratoire?

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Avant même de penser à magasiner vos appareils de protection, il est important de trouver des moyens pour contrôler la présence des contaminants et produits toxiques directement à la source. Songez d’abord à remplacer certaines techniques et produits par des procédés davantage sécuritaires ou à installer une ventilation conçue pour aspirer les vapeurs et particules nocives. Vous pouvez également limiter les zones de travail contaminées à un nombre restreint de travailleurs.

Instaurer un programme de prévention qui inclut une formation sur les risques encourus et les mesures à prendre pour se protéger peut s’avérer le meilleur outil à ajouter à votre bagage d’entrepreneur et employeur. Et ce, peu importe le sujet (échafaudages, machinerie, robots, etc.)

Après avoir tenté et adopté ces solutions, si elles demeurent insuffisantes pour protéger vos travailleurs des contaminants présents dans l’air ou que le taux d’oxygène est inférieur à 19,5%, le port d’ARP est obligatoire. 

Un programme spécifiquement dédié aux appareils de protection respiratoire sera aussi nécessaire. Pour chaque type de masque distribué, vous devrez donc expliquer à vos employés son fonctionnement, les raisons et les types de contaminants qui justifient l’emploi de cette protection et comment l’ajuster adéquatement. Certains organismes, comme l'ASP Construction, se chargent de ces formations.

Guides des systèmes de protection respiratoire utilisés au Québec

Chacun des systèmes présente un niveau d’efficacité en fonction de sa conception et de son mode d’emploi. Peu importe l’appareil de protection respiratoire choisi, il doit être certifié par le National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH).

Afin d’évaluer le besoin d’utiliser un appareil, pour savoir lequel choisir, comment l’entretenir ou pour plus d’informations générales, nous vous conseillons de consulter les guides complets inspirés par la norme CSA Z94.4 offerts par la CNESST ou l'ASP Construction.

Quels sont les différents appareils respiratoires?

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Masques jetables

Plusieurs modèles possèdent des bords repliables ou à coquille. On compte dans cette catégorie :

1. Respirateurs à usage général - Utilisations suggérées : balayage, ponçage, meulage, sciage et ensachage.

2. Respirateurs pour soudeurs - Utilisations suggérées : soudage, coupage au chalumeau et brasage tendre.

3. Respirateurs spécialisés - Utilisations suggérées : meulage, ensachage, ponçage, balayage, en présence de particules à base d’huile et autres activités dégageant de la poussière.

Respirateurs réutilisables

Quelques modèles d’appareils peuvent être munis de diverses technologies : 

• soupape d’expiration

• pince nasale ajustable

• joint facial

• filtre composé de microfibres électrostatiques

• filtre au charbon activé

• toile protectrice ignifuge

• courroies réglables

• etc.

Quoi que vous choisissiez, suivez toujours les recommandations du fabricant.

Appareils à épuration d’air

Ils purifient l’air contaminé en utilisant un filtre ou une cartouche. L’air est épuré en passant par ces purificateurs grâce à un moteur ou la simple respiration du travailleur.

1. Modèles non motorisés : Ce sont les plus populaires et les plus fréquemment utilisés dans l’industrie de la construction/rénovation. Lorsque les cartouches filtrantes sont remplacées, il faut consigner l’information dans un registre afin de calculer le moment du prochain changement ou de noter toute défaillance. Le temps d’utilisation est déterminé d’avance; un travailleur ne peut se fier uniquement à son instinct ou au fait que la protection semble moins efficace pour déterminer s’il doit changer le filtre. Il existe des masques complets ou des demi-masques.

2. Modèles à ventilation assistée : Principalement utilisé pour le désamiantage, ce type possède une pompe qui aspire l’air afin d’éliminer les vapeurs et aérosols toxiques. Il existe des masques complets ou des demi-masques, des cagoules pour systèmes à débit continu ainsi que des casques avec visière-écran.

Appareils à approvisionnement d’air

Ceux-ci utilisent une source d’air propre pour alimenter l’appareil et permettre au travailleur de respirer sans risques.

1. Modèles à adduction d’air : Un tuyau achemine l’air comprimé provenant soit d’un cylindre non porté par le travailleur, soit d’une pompe à air ambiant à faible pression, soit d’un compresseur à plus grande pression. Consultez la norme CSA Z180.1-00 régissant la qualité de cet air. Il existe des masques complets ou des demi-masques, des cagoules pour systèmes à débit continu ainsi que des casques avec visière-écran.

2. Modèles autonomes : Cette fois, l’air provient d’une bonbonne d’air comprimé transportée par le travailleur (à circuit ouvert) ou d’une remplie d’oxygène généré chimiquement (à circuit fermé). Ce type permet surtout de pénétrer dans des endroits où l’apport en oxygène est limité et où les gaz toxiques sont présents à des niveaux élevés, peut-être même inconnus. Les appareils autonomes disponibles dans cette catégorie comprennent des masques complets ou des cagoules hermétiques.

Comment ajuster de manière étanche un appareil de protection respiratoire?

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Il convient d’essayer plusieurs marques et différentes tailles avant de faire votre choix final. D’ailleurs, l'ajustement à votre visage variera légèrement selon les marques. De plus, pour assurer l’étanchéité de l’appareil, le masque sera peut-être testé en parlant, en bougeant, voire sans barbe ni piercing. 

Par la suite, on vérifiera régulièrement que vos appareils conviennent toujours à votre morphologie. Notamment si vous avez perdu ou gagné du poids, que vous portez de nouvelles prothèses dentaires ou que toutes autres modifications pourraient affecter l’étanchéité entre l’appareil respiratoire et votre peau. 

Les méthodes de vérifications varient en fonction du type d’appareil :

• Pour les masques fournissant de l’air propre, vous devrez bloquer l’admission d’air, inspirer et retenir votre souffle. Si le masque s’écrase et le demeure, tout est parfait. En revanche, s’il ne reste pas affaissé, ajustez les sangles et assurez-vous que rien ne se trouve entre votre peau et le contour du masque. Recommencez le test et changez de marque ou de taille si ce n’est pas concluant. Il en va de votre sécurité.

• Pour les masques à soupape d’expiration, vous devrez boucher le tube et expirer lentement. L’appareil prendra de l’expansion. Si vous remarquez des fuites ou que l’appareil ne s’évase pas, faites les mêmes vérifications que dans le cas précédent avant de passer au prochain.

Attention : Ne portez jamais un appareil qui échoue l'essai d'ajustement et le test d'étanchéité.

Les principaux contaminants qui nécessitent la protection des voies respiratoires

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L’amiante

Auparavant très utilisée pour isoler les maisons, la fibre naturelle d’amiante est encore présente dans certains produits de construction comme le ciment, les tuyaux, certaines peintures, etc. Puisque ce matériau traîne une mauvaise réputation depuis un bail et qu'il est reconnu pour causer certaines maladies respiratoires, il va de soi qu’il se retrouve dans cette liste.

En effet, si un élément contenant de l’amiante est altéré, par exemple lors d’une démolition, il est possible que le contaminant problématique soit libéré dans l’air.

Maladies associées à l’exposition : Amiantose, cancer du poumon, mésothéliome (cancer de l’enveloppe du poumon).

Appareils recommandés : Selon le niveau de concentration présent.

La silice

Les cristaux de dioxyde de silicium sont souvent libérés lors de travaux de sciage, meulage et perçage réalisés sur des éléments de bâtiments construits avant 1990.

Maladie associée à l’exposition : Silicose incurable.

Appareils recommandés : Selon le niveau de concentration présent.

Les moisissures

Les endroits humides et endommagés par l’eau sont ici visés. Or, les travailleurs qui œuvrent par exemple dans la décontamination ou l’inspection, les experts en sinistres ou les échantillonneurs, ceux qui entretiennent les systèmes de ventilation ou qui remettent à neuf des pièces sinistrées sont donc à risques.

Les spores libérées par la moisissure peuvent poser problèmes non seulement si elles sont respirées, mais également si elles sont avalées ou qu’elles s’introduisent dans les yeux ou par une plaie. D'ailleurs, l'APCHQ offre des formations à ce sujet.

Maladies associées à l’exposition : Irritations (yeux, peau, nez, gorge), allergies, asthme, infection oculaire, étourdissements, fatigue, nausées… La gravité des symptômes dépend de la durée et de l’intensité d’exposition ainsi que du type de moisissures.

Appareils recommandés : Respirateurs jetables ou réutilisables, respirateurs d’épuration d’air propulsé et à adduction d’air.

Le manganèse et le chrome hexavalent

Le manganèse est souvent ajouté à l’acier pour augmenter sa dureté, tandis que le chrome hexavalent se retrouve dans les électrodes et fils de soudage. Si vous ne portez pas la protection respiratoire adéquate, les particules invisibles produites par la vaporisation du métal pourraient être nocives.

Maladies associées à l’exposition : Paralysie, faiblesse, léthargie, trouble de la parole, irritations (voies respiratoires, peau, yeux), cancer du poumon.

Appareils recommandés : Masques de soudage spécifiques à la tâche.