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Vers plus de polyvalence dans le secteur de la construction
Par Équipe éditoriale
Modifié le 20 septembre 2024
La polyvalence est la pierre angulaire de la révolution qui se déroule actuellement dans le secteur de la construction. Mais cette nouvelle approche de l’organisation des chantiers est-elle la réponse au problème de ce secteur sous tension? Les avis à ce sujet sont partagés.
Quelle est la définition de la polyvalence dans le projet de loi 51?
En introduisant le principe de polyvalence dans le projet de loi 51, le gouvernement Legault savait qu’il marchait sur des œufs. C’est exactement ce qui ressort de la lecture du principe de polyvalence dans le texte qui va être soumis au parlement.
En effet, dès les notes explicatives, les rédacteurs du projet ont tenu à souligner que le principe de polyvalence a ses limites :
Le projet de loi « introduit dans ce règlement les conditions permettant la mise en œuvre de ce principe de polyvalence, tout en y précisant nommément les travaux et les métiers qui ne peuvent donner ouverture à une telle polyvalence. »
Pour que le principe de polyvalence soit respecté, la nouvelle tâche doit répondre à trois conditions cumulatives :
Se rattacher au métier principal du compagnon;
S’inscrire dans la même séquence de travail (y compris préparation et finition);
Être de courte durée (pas plus d’une journée de travail).
Sont nommément exclus de la polyvalence :
Les travaux de structure;
L’opération de grue;
Les électriciens;
Les tuyauteurs;
Les mécaniciens en protection-incendie;
Les frigoristes;
Les mécaniciens ascenseurs.
Bien entendu, cela soulève la question de la sécurité, tant celle des travailleurs que celle des usagers des bâtiments construits sous le principe de polyvalence.
Quelle réaction dans le monde de l'entreprise?
Patrons et employés : deux visions différentes de la situation
Les entrepreneurs demandent depuis longtemps plus de polyvalence sur les chantiers, de même qu’une plus grande mobilité des travailleurs.
Plus précisément, l’ACQ (Association de la Construction du Québec) identifiait récemment ce qui, selon elle, constituait les causes d’un défaut de productivité québécois :
Le manque de mobilité des travailleurs;
Les conditions de formation;
Le manque de polyvalence.
Sauf que l’identification de ces causes semble propre aux chefs d’entreprise. De l’autre côté du spectre, la Centrale des Syndicats Démocratiques de la construction, par la voix de son président, Carl Dufour, n’est pas du tout de cet avis.
Pour la CSD, la polyvalence et la mobilité des travailleurs vont à l’encontre des conditions de travail déjà difficiles des ouvriers du secteur. Des conditions qui se traduisent en chiffres :
56% : le taux de femmes à quitter l’industrie après 5 ans,
35% : le taux d’hommes à quitter l’industrie après 5 ans.
Les causes sont tout autres que celles annoncées, déterminées par les patrons :
Conditions de travail dangereuses,
Irrespect de leurs obligations par certains employeurs,
Vie professionnelle et vie familiale inconciliables,
Formations non valorisées.
Le projet de loi 51 semble donc être la quintessence de deux visions différentes de l’industrie de la construction.
La polyvalence dans les tâches comme nouvelle norme?
Une argumentation revient souvent dans les débats entourant le projet de loi 51 :
Il n’y a que sept qualifications professionnelles en Ontario contre vint-cinq au Québec;
La construction au Québec est de 10% moins productive qu’en Ontario;
La polyvalence permet d’effacer ⅓ de l’écart de productivité avec l’Ontario;
Etc.
Justement, les deux tiers des métiers sont concernés par la polyvalence du projet de loi 51 au Québec, soit une moyenne de huit métiers, presque comme en Ontario. Cette réforme devrait augmenter la productivité de 10%, pour se rapprocher de ce que fait l’Ontario.
Cette inclination du monde de la construction s’explique. En effet, le Québec est en concurrence directe avec l’Ontario. Également en pleine pénurie de main-d'œuvre, l’Ontario a besoin de 100 000 travailleurs d’ici 2030, et les salaires sont deux fois plus élevés.
Autrement dit, le marché du travail québécois pourrait subir une véritable hémorragie. Pour l’arrêter, la meilleure solution possible a semblé celle de l’enrichissement des tâches.
Toutefois, il est difficile de comparer si simplement ces deux situations, car ces dernières reposent sur des circonstances différentes. Au Québec, les travailleurs de la construction ont accès à un régime de retraite et à des assurances qui n'existent pas chez le voisin ontarien.
Comment développer et reconnaître la polyvalence des salariés de la construction?
D’après les organisations syndicales, les compagnons sont déjà polyvalents dans la réalisation des tâches. Les chiffres leur donnent raison, puisque 26 000 compagnies de construction de la province comptent moins de cinq salariés.
La polyvalence des salariés ne serait donc pas tant à développer que cela. D’autant plus que cette polyvalence se conjugue avec la volonté de faire entrer rapidement un nombre important de travailleurs pour combler les besoins.
Les formations accélérées (auxquelles nous avons également consacré un article) se présentent comme un outil intéressant pour développer une polyvalence reconnue des salariés.
Toutefois, une question demeure : la polyvalence professionnelle sera-t-elle rémunérée?
Sur cette question, le projet de loi 51 reste muet. Elle est pourtant pertinente, car elle en amène une autre : tous les compagnons se valent-ils? Tous les équipiers polyvalents se valent-ils?
En raison des risques graves que leur erreur peuvent avoir comme conséquence sur leur santé ou celle des autres, les professionnels spécialisés seront-ils mieux rémunérés? Leur situation va-t-elle plutôt être dictée par les circonstances du moment?
Avec la question de la polyvalence, la carence en travailleurs pourrait perdurer, sauf si la Commission de la construction du Québec reconnaît la formation et les diplômes délivrés hors du Québec, ainsi que le propose le projet de loi 51.
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