Aller de l’avant avec un projet de rénovation évoque souvent à l’esprit l’idée de construire et non de détruire. Toutefois, la construction sous-entend également la démolition qui devra prendre place avant de pouvoir permettre à la nouvelle structure de voir le jour. La quantité impressionnante de détritus produite par les travaux est devenue une source de préoccupation grandissante, alors que les chantiers de construction tendent à négliger le recyclage des matériaux.

Dans une optique contraire, certaines entreprises innovatrices se portent au secours des déchets engendrés par la reconversion d’un immeuble (partiellement ou totalement) et proposent une alternative écologique à la démolition : la déconstruction. Comme la déconstruction est encore dans l’ombre de la démolition malgré sa récente percée sur le marché québécois, il convient de lui accorder maintenant toute l’attention qu’elle mérite.

Gros plan sur la déconstruction d'un bâtiment

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Une définition de la déconstruction

Plus précisément, la déconstruction consiste à démanteler les installations ou les structures en préservant l'état de leurs matériaux. Ces derniers sont alors récupérés à la source pour ensuite être redirigés vers les instances en charge de leur transformation, première étape au retour de ces matériaux sur le marché sous une toute nouvelle forme.

Dans d’autres cas, certains matériaux sont revendus et réutilisés au sein de projets futurs. Il est donc possible de dire que le recyclage et la réutilisation des matériaux constituent les objectifs centraux de la déconstruction.

Quelle est la différence entre démolition et déconstruction?

La démolition est un processus rapide qui détruit et enlève un bâtiment en utilisant des machineries lourdes, telles que des pelleteuses ou des boules de démolition, principalement pour libérer rapidement un site. Cette méthode ne se concentre pas sur la récupération des matériaux, et les débris sont souvent considérés comme des déchets, bien que certains puissent être recyclés.

En contraste, la déconstruction est une approche plus écologique et méthodique, démontant un bâtiment pièce par pièce pour récupérer, réutiliser ou recycler autant de matériaux que possible. Bien que ce processus soit plus lent et souvent plus coûteux que la démolition traditionnelle, il minimise l'impact environnemental en réduisant les déchets et favorise la conservation des ressources. Les matériaux récupérés peuvent être vendus ou réutilisés, offrant des avantages économiques.

En somme, la principale différence réside dans l'approche : la démolition vise l'élimination rapide d'un bâtiment sans se soucier de la récupération des matériaux, tandis que la déconstruction décompose consciencieusement le bâtiment pour préserver et réutiliser les matériaux, favorisant ainsi des pratiques plus durables dans la construction.

Un équipement minime pour déconstruire

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Dans certaines circonstances, la déconstruction possède même des avantages indéniables par rapport à la démolition. À ce propos, un logement ou un bureau situé dans les étages supérieurs d’un édifice sera difficilement accessible à des équipements lourds ou à de la machinerie imposante. Les outils ou dispositifs nécessaires à la déconstruction sont nettement moins massifs et conviendront davantage à la réalisation de ce type de projet.

Comme il ne suffira que de marteaux, scies (circulaires ou mécaniques) ou de leviers pour effectuer le processus de déconstruction, les coûts relatifs à l’équipement sont beaucoup moins élevés que ceux impliqués dans un projet de démolition. De plus, le bruit et la poussière seront beaucoup moins considérables que ceux causés par la démolition de la pièce ou de l’immeuble concerné.

Le mythe de la non-rentabilité de la déconstruction

Bien qu’il soit vrai que le processus de déconstruction nécessite une plus grande main-d’œuvre, les précurseurs en matière de déconstruction affirment que la valeur des éléments récupérés et réutilisés compense les frais supplémentaires engendrés par l’emploi d’un plus grand nombre de travailleurs. Comme souligné par Recyc-Québec, « la revente des matériaux retirés permet de réaliser un certain profit, que n’ont pas les démolisseurs et qui compense les efforts de tri ».

Un mythe particulièrement persistant consiste à croire que le coût de transformation des différents matériaux recueillis sur un chantier de construction est plus élevé que leur élimination. Malgré le fait que ce mythe possède un fond de vérité en ce qui concerne la transformation du tapis et du plastique, les autres matériaux (métaux, panneaux en gypse, pièces de bois, portes ou laine minérale) sont transformés à un coût comparable à celui de leur élimination.

La déconstruction : un processus organisé

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Le processus de déconstruction s’oppose grandement à celui de la démolition, en ce sens qu’il doit suivre un ordre particulier pour assurer la préservation des matériaux et la sécurité des travailleurs. En effet, la déconstruction doit commencer avec le démantèlement des installations intérieures pour progressivement élargir son périmètre d’action vers l’extérieur.

De plus, l’organisation prend tout son sens lorsque vient le temps de trier les matériaux par catégorie directement sur le chantier afin d’éviter au maximum la contamination entre eux. Bien que cette étape allonge considérablement le temps d’exécution du projet par rapport à celui requis par un projet de démolition, cela permet d’optimiser le taux de réutilisation des matériaux récupérés.

Le recyclage sur les chantiers de construction

Actuellement, le recyclage sur les chantiers de construction s’élève à environ 74% pour le béton et l’asphalte, alors que ce taux chute à 25% concernant des matériaux comme la laine minérale, le bois ou le gypse. La pertinence de faire connaître la déconstruction est donc directement liée à la perte d’une grande quantité de matériaux sur nos chantiers de construction.

Une petite mise en garde avant de choisir une entreprise

N’hésitez pas à demander plusieurs soumissions afin de faire un choix définitif par rapport à l’entrepreneur qui sera responsable de réaliser votre projet de déconstruction, les prix variant beaucoup d’une entreprise à l’autre.