Hausse du prix du bois d'oeuvre : ce que vous devez savoir

Il est indéniable que la pandémie à laquelle nous faisons face fut la source de nombreux bouleversements et ce, autant sur le plan social qu’économique.

Comme nous le savons tous, plusieurs secteurs de l’économie ont été grandement affectés par cette situation, celui de la construction n’ayant malheureusement pas été épargné. Voilà que les récentes fluctuations du prix du bois d’œuvre nous rappellent que la situation n'est clairement pas résolue.

Hausse du prix du bois d’œuvre: les facteurs mis en cause

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Comme le prix du bois d’œuvre affiche désormais un tarif approximatif de 1260$ par mille pieds mesure de planche, son tarif élevé demeure un enjeu de taille pour les acteurs du milieu de la construction.

Ce prix est même supérieur à la moyenne atteinte en 2021, année lors de laquelle de nouveaux sommets ont été atteints. Cette hausse du prix du bois d'oeuvre complique grandement la situation des entrepreneurs en construction, laquelle subit déjà l'impact négatif du manque de main-d'oeuvre qualifiée. Quels sont donc les facteurs mis en cause pour expliquer cette nouvelle hausse? 

1) Le ralentissement de la production en Colombie-Britannique

Concernant les facteurs mis en cause pour expliquer la situation actuelle, notons premièrement le ralentissement de la production en Colombie-Britannique en raison des inondations majeures et des incendies auxquelles cette province a dû faire face au cours des derniers mois.

N’oublions pas le tort causé par le dendroctone du pin, cet insecte qui a réussi le triste exploit de dévaster des forêts couvrant plus de 15% de la superficie de cette province, en plus de détruire environ 50% des pins tordus latifoliés que l’on retrouve sur son territoire. 

2) La hausse des droits compensatoires américains

Dans un second temps, il serait difficile de nier l’impact considérable de la hausse des droits compensatoires imposée par l’économie américaine, motivée par ce que notre voisin du sud désigne comme étant une compétition déloyale de la part du Canada au sein de l’industrie forestière américaine. Mentionnons que cette hausse est considérable et qu'elle va même jusqu'à doubler le tarif anciennement en vigueur (de 9 à 18%).

Comme le souligne le président du comité forêt de l’Union des municipalités du Québec, les changements apportés au régime forestier furent mis en place dans l’optique de résoudre le conflit entre les deux pays. Malheureusement, il semble que les efforts investis dans ce processus n’ont pas rapporté les résultats escomptés et voilà que les frais compensatoires atteignent des sommets, tout comme le prix du bois d’œuvre.

Certaines grandes entreprises canadiennes comme Produits Forestiers Résolu paieront d’ailleurs un tarif nettement supérieur, soit d’environ 30%. Bien que les tensions entourant les échanges commerciaux de bois entre le Canada et les États-Unis font les manchettes depuis 2017, son impact est d’autant plus considérable que l’économie canadienne n’est pas en aussi bonne posture que l’année dernière.

3) L’augmentation des cas causée par l'arrivée d'Omicron

En raison de la plus grande virulence du variant Omicron et de l’augmentation rapide du nombre de cas, soulignons également qu’un ralentissement au niveau de la production est certainement à craindre. Bien que la situation actuelle ne fasse toujours pas état d’une problématique à cet égard, la rapide propagation d’Omicron laisse planer un doute sur la situation. 

4) La construction résidentielle en hausse

N’oublions pas que la construction résidentielle demeure toujours très populaire, ici tout comme aux États-Unis. La Madison’s Lumber Report fait d’ailleurs état d’une augmentation de la construction résidentielle à la hauteur de 12% en novembre 2021 par rapport à la même période l’année précédente. Que ce soit pour construire de nouvelles habitations ou bien pour entreprendre des rénovations, le bois d’œuvre est donc actuellement en grande demande.

Cette popularité qui ne s’essouffle pas vient donc alourdir la demande pour le bois d’œuvre, laquelle est accentuée par le besoin de reconstruire les habitations détruites lors des catastrophes naturelles en Colombie-Britannique dont nous avons fait mention précédemment.

Comme le début d’année est souvent la période lors de laquelle les différents intermédiaires font leur réserve de bois en perspective des projets et travaux qui se dérouleront au printemps, il est indéniable que la demande actuelle dépasse largement l’offre.

De bonnes nouvelles pour le Québec?

Michel Vincent, économiste au Conseil de l’industrie forestière du Québec, soutient toutefois que le Québec produit beaucoup plus de bois qu’il n’en produit (trois fois plus). L’approvisionnement ne serait donc pas une crainte pour le marché québécois, bien que la situation ne soit pas d’emblée aussi rassurante pour le reste du Canada.

Autre fait intéressant à noter à ce sujet, la présence de plus en active des Européens sur le marché américain pourrait bien venir augmenter la quantité de bois disponible. Ce nouveau joueur pourrait donc éventuellement contribuer à rééquilibrer le prix du bois d’œuvre, ce matériau dont la popularité ne semble pas sur le point de s’apaiser.