Silence assuré : L'isolation phonique du sol, le camouflage parfait du son!

Vous voulez réaliser des travaux pour améliorer l’isolation phonique du sol ? C’est une bonne idée, à condition de ne pas confondre isolation phonique, acoustique et thermique. 

La technique de l’isolation phonique est particulière, et requiert un type de matériaux spécifique. Voici tout ce que vous devez savoir pour réussir votre isolation phonique. 

Le rôle de l'isolation phonique du sol dans la réduction du bruit ambiant

Par bruit ambiant, on distingue généralement les bruits de transmission et les bruits d’impact, mais aussi l’isolation phonique et l’isolation acoustique. On pourrait s’y perdre, mais vous allez voir qu’en réalité, ces distinctions sont faciles à comprendre. 

Les bruits de transmission et les bruits d'impact

Quelle différence entre un bruit par transmission et un bruit d’impact ? Pour mieux lutter contre le bruit, une distinction est faite entre les bruits aériens (norme ASTM E-336-08) et les bruits d’impact (norme ASTM E-1007-04).

Le bruit aérien est un bruit rayonnant directement dans l’air, comme des éclats de voix, tandis que le bruit d’impact est un son issu du choc entre un objet ou un corps, et un matériau dans lequel il se répand. Par exemple, les voisins du dessus qui sautent de joie. 

Toutefois, dans les deux cas, un bruit reste toujours une onde sonore qui ne se déplace pas. En réalité, le son parvient à notre oreille par ébranlement de la matière, de proche en proche.

Le but d’un isolant phonique est donc de casser la transmission du son d’une particule de matière à une autre, en l’absorbant. Pour y parvenir, le type de matériaux joue beaucoup, et n’importe quels travaux ne feront pas l’affaire. 

En effet, la technique varie selon la matière que l’onde va traverser, puisque sa vélocité en dépend. Voici la vitesse de transmission de l’onde selon la matière : 

• Air : 340 m/s 

• Eau : 1 200 m/s, 

• Béton sec : 3 500 m/s, 

• Acier : 6 000 m/s. 

C’est ici que doivent être distinguées les notions d’isolation phonique et d’isolation acoustique. 

Isolation phonique vs isolation acoustique

Premièrement, l’isolation phonique et l’isolation acoustique n’ont rien à voir avec l’isolation thermique. L’efficacité énergétique que vous gagnez en utilisant un isolant phonique peut n’être que marginale. Souvent, plus l’isolation thermique est élevée, moins l’isolation phonique et acoustique seront performantes.  

Pourquoi ? Parce que le but premier d’un isolant phonique est de limiter le bruit provenant de l’extérieur, et non pas d’isoler thermiquement, ni même acoustiquement. 

D’ailleurs, pour faire simple, on peut dire que la différence entre l’isolation acoustique du sol et l’isolation phonique réside dans le fait que l’isolation acoustique vise à limiter les bruits provenant de l’intérieur d’un espace.  

Par exemple, les murs d’un opéra peuvent être composés d’un isolant phonique, ayant pour rôle de préserver les spectateurs des bruits extérieurs, tandis que l’isolant acoustique vise à améliorer la propagation du son dans l’espace, en évitant notamment les effets de réverbération sur les murs et les objets qui l’occupent. 

Quel est le meilleur isolant selon son type de sol ? 

Pour stopper la vélocité d’une onde d’impact se répandant dans du béton ou une structure en acier, mieux vaut préférer une chape flottante à une chape sèche. En effet, celle-ci sera bien plus à même d’absorber la vibration d’un choc. 

Surtout lorsqu’une couche d’isolant phonique est ajoutée entre la chape flottante et la chape d’égalisation, ou entre la chape flottante et la dalle de béton. 

Voici justement les matériaux capables de limiter la vélocité d’une onde sonore. 

Le polyuréthane : isolant phonique, acoustique et thermique 

Non seulement la mousse polyuréthane isole thermiquement, mais ses caractéristiques en font un excellent isolant phonique et acoustique, puisqu’elle est : 

• Élastique, 

• Poreuse, 

• À fibres creuses. 

Ces propriétés permettent à la mousse polyuréthane de bloquer le son sur de larges bandes de fréquences, sans faire appel à un professionnel du domaine.

Néanmoins, bien qu’elle soit une excellente solution d’un point de vue thermique et phonique, ce n’est pas en étant simplement placée dans les murs qu’elle remplit au mieux son rôle d’isolant acoustique. 

Pourquoi ? Parce que pour isoler acoustiquement un lieu de manière optimale, il faut prendre en compte 2 catégories d’éléments : 

• L’origine du son (ex.: haut-parleurs de home cinéma), 

• Les phénomènes dissipatifs (matière des objets, température, humidité, etc.). 

C’est en fonction de ces nombreuses variables que le traitement acoustique d’une pièce peut être réalisé.

Par conséquent, si dans votre maison, vous ne souhaitez pas atteindre un haut degré de sophistication, la mousse polyuréthane est l’isolant phonique, acoustique et thermique parfait. Dans le cas contraire, vous devrez faire appel à un professionnel. 

Le styromousse 

Le styromousse est un isolant phonique de basse qualité. Bien moins performant que les laines minérales ou encore le liège, il n’est intéressant que parce qu’il fait aussi office d’isolant thermique et parce que le coût de la main d'œuvre peut éventuellement être moins élevé.

Si sa structure est intéressante, son poids est son principal point faible dans la lutte contre le bruit. Le styromousse est trop léger. Il n’est donc que moyennement performant dans les fréquences comprises entre 500 hz et 1 kHz. Pour les basses et hautes fréquences, il est relativement mauvais. 

Les laines minérales : laine de roche ou laine de verre

Les laines minérales (de roche ou de verre) ont un avantage structurel, puisqu’elles sont : 

• Fibreuses, 

• Poreuses, 

• À cellules ouvertes.  

Elles sont donc un isolant phonique intéressant, dont les qualités d’insonorisation sont à mi-chemin entre le polyuréthane et le liège. 

Le panneau de liège

C'est l'exemple des panneaux qui ont l’avantage d’être écologiques. Le liège expansé peut se poser sur support solide ou bien encore sur lattes. Il n'est toutefois pas disponible sous forme de rouleaux.

Par contre, en fonction de l’épaisseur du panneau, et du type de support, l’isolation phonique ne sera pas de même qualité. Cela est vrai pour tous les matériaux. C’est pourquoi la pose par un artisan doit être privilégiée. 

Quel isolant phonique sous-plancher ?

Maintenant que nous avons présenté les principaux isolants phoniques, il convient d’en choisir un. Voici un tableau comparatif du type de matériaux à choisir en fonction du coefficient d’absorption du son ; 0 signifiant qu’il n’y a aucune absorption et 1 une absorption totale : 

Comment isoler phoniquement le plancher d'un appartement : spécificités et techniques 

Quel que soit le matériau que vous choisissez, gardez à l’esprit que le but recherché est de remplir tous les espaces vides sous-plancher, afin de réduire les risques de réverbération du bruit. 

Réduire les bruits de contact entre les étages : Les revêtements de sol isolant

Il est très difficile de choisir un revêtement de sol qui soit à la fois un bon isolant thermique, acoustique et phonique. Comme nous l’avons dit précédemment, plus votre isolation thermique est efficace, moins l’isolation acoustique est performante. 

La raison est simple : ils n’ont pas forcément les mêmes propriétés. Le son étant une onde, elle se déplace plus facilement dans certains matériaux que dans d’autres.  

Le meilleur conseil que nous pouvons donc vous donner, est de vous reporter au tableau que nous avons présenté un peu plus haut, et de choisir l’isolant qui peut le mieux être installé chez vous. Dans le doute, faites appel à un professionnel. 

Comment isoler du bruit par le sol ? 

Une des solutions consiste à attaquer le problème à sa racine : l’origine du bruit. Dans la grande majorité des cas, il s’agit de contrer les bruits de pas. Pour cela, il existe des membranes acoustiques qui s’installent directement sous le revêtement du plancher. 

Ces membranes acoustiques sont notamment en : 

• Caoutchouc, 

• Polystyrène, 

• Feutre. 

Pour bien la choisir, vous devez regarder : 

• Son épaisseur, 

• Sa densité. 

Elle doit être épaisse et relativement molle pour absorber l’onde sonore au moment de l’impact. Si vos travaux ne se font pas dans le cadre d’une rénovation, mais d’une construction neuve, vous pouvez, dès le départ, prévoir une désolidarisation des panneaux de gypse sous les poutrelles, grâce à : 

• Un système de suspension résiliente, 

• Des profilés métalliques. 

Enfin, selon votre plancher, un revêtement de sol peut également limiter le bruit. On pense ici au tapis, qui malheureusement est de nature à dégrader la qualité de l’air intérieur.  

Conseils pour les travaux d'insonorisation DIY

1. Privilégiez un parquet flottant, 

2. Posez un tapis (-10 dB pour un tapis épais), 

3. Choisissez une moquette épaisse (-20 dB), 

4. Installez une sous-couche résiliente, 

5. Placez des patins en caoutchouc sous les meubles (télévision, tour de son, etc.).

L'isolation phonique du sol : chassez le bruit de votre vie

L'isolation phonique du sol s'impose comme le choix incontournable pour un habitat paisible. Le camouflage parfait du son qu'elle offre permet de créer un environnement intérieur calme et serein. Les méthodes évoquées, telles que l'installation de revêtements adaptés et l'isolation sous le plancher, offrent des solutions efficaces pour réduire les nuisances sonores. En investissant dans cette solution, vous créez un domicile où le silence devient un luxueux standard, favorisant la concentration, le repos et l'harmonie au sein de votre espace de vie.