Si vous avez le sentiment que votre logement renferme de l’amiante, mieux vaut prévenir que guérir. Aujourd’hui, de nombreux moyens existent pour en avoir le cœur net et si votre pressentiment s'avère fondé, des spécialistes seront à même de décontaminer l’environnement dans lequel vous évoluez.

Qu’est-ce que l’amiante?

L’amiante est un terme générique désignant plusieurs variétés de minéraux naturels fibreux, qu’on peut trouver dans la nature. Pour qu’une fibre soit qualifiée de la sorte, la particule doit correspondre à des mesures bien précises: plus de 5 micromètres de longueur (µm) pour un rapport longueur/largeur de 3 pour 1 minimum.

Les différentes variétés d’amiante sont réparties en 2 groupes:

• Les serpentines: Les fibres de ce type d’amiante sont longues, souples et courbées, et on les retrouve chez le chrysotile, aussi appelé amiante blanc. Elles servent principalement aux secteurs manufacturiers.

• Les amphiboles: Les fibres de ce type d’amiante sont, à l’inverse, rigides et droites. Ces attributs les rendent fragiles et limitent leur utilisation commerciale. On y trouve la crocidolite (amiante bleu), l’amosite (amiante brun), l’actinolite, l’anthophyllite et la trémolite.

Les endroits où peut encore se trouver de l’amiante:

Il fût un temps, pas si lointain, où l’amiante n’était pas considéré comme un produit dangereux, bien au contraire. Ainsi, on le retrouvait dans la liste des composants de bon nombre de fabrications sur le marché de la construction: revêtements extérieurs, isolants de tuyauterie, panneaux de plafond ou encore tuiles de plancher. L’amiante les améliorait grâce à sa nature isolante et ignifuge. Pour des produits tels que le ciment et le plastique, il servait à en améliorer la résistance.

On retrouve donc aujourd’hui encore, du sous-sol au grenier en passant par les murs, de l’amiante, dans de nombreuses demeures construites principalement entre les années 30 et les années 90, soit avant que la matière ne soit formellement interdite.

En dehors du marché du bâtiment, on retrouve également de l’amiante dans un grand nombre de produits tels que des matériaux de friction, des vêtements anticombustibles conçus avant 1997, des fournaises et des systèmes de chauffage industriel, ou encore certains tissus.

Vous aimeriez en apprendre plus sur le processus de décontamination? Lisez notre article Tout savoir sur le désamiantage.

Choisir un entrepreneur qualifié en décontamination d’amiante

Source: MetsikGarden - Pixabay

Bien qu’il n’existe pas de certification spécifique attestant de la capacité d’un professionnel à intervenir dans le cadre d’une mission de décontamination d’amiante, certaines cases peuvent tout de même être cochées:

• L’entrepreneur dont les services vous intéressent est en possession d’une licence délivrée par la Régie du Bâtiment du Québec.

• L’entrepreneur a été formé en décontamination d’amiante et a des années d’expérience dans le domaine à son actif.

• L’entrepreneur est prêt à respecter les obligations du Code de sécurité pour les travaux de construction relatives aux travaux impliquant de l’amiante.

• Le « casier » de l’entrepreneur est vierge, à l’Office de la protection du consommateur comme à la Régie du Bâtiment du Québec.

• La soumission de l’entrepreneur est claire à tous les niveaux et il s’engage, par écrit, à respecter les normes en vigueur en matière de protection de la santé.

Vous souhaitez avoir plus de renseignements au sujet de la vermiculite? Jetez un oeil à notre article La vermiculite : tout ce que vous devez savoir.

Entrepreneur en décontamination : les types de licences

Il existe 4 types de licences (délivrées par la Régie du Bâtiment du Québec) qu’un entrepreneur peut posséder pour montrer qu’il est susceptible de mener une procédure de décontamination d’amiante à bien.

S’il s’agit d’un entrepreneur spécialisé, il devra ainsi être titulaire d’une licence « entrepreneur en travaux d’emplacement » (2.7) ou « entrepreneur en isolation, étanchéité, couverture et revêtement extérieur » (7.0).

En revanche, s’il s’agit d’un entrepreneur général, sa licence devra indiquer : « entrepreneur en petit bâtiment » (1.2) ou « entrepreneur en bâtiments en tout genre ».

Vous aimeriez en savoir plus sur le sujet? Jetez un peil à notre article Engager une compagnie de décontamination d'amiante : tout savoir.

Décontamination d’amiante: le déroulement des travaux

La procédure est déterminée par la loi, au même titre que les équipements utilisés durant l’intervention. Ainsi, pour que la santé et la sécurité de chacun soient garanties, le processus est le suivant:

1. Le diagnostic, aussi appelé repérage: une étape primordiale qui vise à attester de la présence ou non d’amiante. On peut poser un diagnostic en identifiant les matériaux suspects, ou grâce à des analyses faites à partir d’échantillons testés en laboratoire.

2. La décontamination: le cœur du procédé avec, dans l’ordre, le retrait des objets sains, le confinement (statique ou dynamique) de la zone infectée, l’enlèvement de l’amiante (par enlèvement humide ou par curage), puis l’évacuation avec des sacs spécifiques de l’amiante extraite.

3. Le suivi: l’examination post-intervention par l’entrepreneur ou la compagnie chargée de l’opération des zones traitées afin de vérifier que la décontamination d’amiante a été efficace.

Le confinement statique consiste à poser une double-couche de films plastiques pour créer un espace étanche à l’air, là où le confinement dynamique repose sur une arrivée permanente d’air propre provenant de zones hors-confinement. Des extracteurs d’air doivent donc être utilisés pour cette dernière méthode, dont le rôle sera de maintenir la dépression de la zone confinée afin d’éviter une fuite des fibres d’amiante.

L’enlèvement humide de l’amiante (ou décontaminiation humide) requiert l’utilisation de chiffons jetables qui ne doivent en aucun cas être de nouveau plongés dans l’humidiant utilisé. Tous les chiffons doivent ensuite être éliminés, au même titre que les autres déchets contaminés par l’amiante.

L’enlèvement par curage (décontamination sèche) consiste à sceller les feuilles contaminées, à l’aide, par exemple, d’un aspirateur industriel spécialisé pour l’amiante. On préférera utiliser cette méthode si la précédente représente un risque d’électrocution.

Au niveau de l'équipements de protection individuelle, il varie selon le niveau de danger de l’intervention, allant du niveau 1 (risque faible) au niveau 3 (risque très élevé). Pour plus de détails concernant ces différents niveaux de risque, n’hésitez pas à consulter la réglementation en vigueur dans votre région/province.

On retrouve principalement 3 types de masques :

• les masques à gaz ou à pression négative (pour le niveau 1);

• les masques à ventilation assistée (pour le niveau 2);

• les masques à adduction d’air (pour le niveau 3).

En plus de ces masques, qui doivent être utilisés et entretenus comme il se doit, le port de vêtements de protection est également obligatoire. Ces vêtements doivent entièrement couvrir le corps et la tête, comprendre des chaussures appropriées, et être faits d’un matériau adéquat, ne retenant pas ni ne permettant la pénétration de fibres d’amiante.

Les risques associés à l’amiante 

Source: Momentmal - Unsplash

Malgré l’impact économique que représentait cette décision, le Canada a finalement interdit l’amiante en 2016, après des années de bataille entre le lobby de la matière et les experts en santé publique du pays.

La mesure est malheureusement arrivée bien tard, quand on sait que cela faisait des années que la communauté scientifique s’était mise en accord sur les risques qu’encourait l’être humain suite à un contact prolongé avec la matière. Les 6 types d’amiante faisaient en effet partie de la liste des substances toxiques à l’annexe 1 de la LCPE depuis 1999, et le Québec avait interdit l’utilisation de l’amosite et de la crocidolite depuis le 15 février 1990.

Parmi les risques avérés, le principal est de voir ses tissus pulmonaires endommagés et de rencontrer de graves problèmes respiratoires en cas d’exposition prolongée. La poussière d’amiante peut également engendrer d’autres problèmes, parfois encore plus graves:

• L’amiantose: fibrose pulmonaire se développant lentement et dont la présence n’est détectable qu’environ 15 ans après une exposition prolongée à des fibres d’amiante;

• La mésothéliome: forme de cancer peu répandue, s’attaquant à la plèvre (enveloppe du poumon) ou au péritoine (enveloppe de l’abdomen). Ce type de cancer met entre 30 et 40 ans à se déclarer: bien trop tard pour qu’une opération soit possible;

• Le cancer du poumon.

Décontamination d’amiante d’une maison résidentielle: quel prix?

Nécessitant un savoir-faire et un matériel spécifique, en plus d’un travail de longue haleine, le coût d’une telle opération sur une maison résidentielle « standard » est très élevé. Ainsi, vous devrez compter environ 10 000$ si la présence d’amiante a été confirmée par des spécialistes en la matière.

Consultez notre article Les prix d'un projet de décontamination pour obtenir plus de renseignements sur le coût d'un projet de décontamination.

Source de l'image de couverture: Rowan Heuvel - Unsplash