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Exposition au bruit - Comment limiter les risques sur les chantiers?
Par Équipe éditoriale
Modifié le 19 novembre 2024
L’exposition au bruit est l’un des risques majeurs dans les environnements de travail, et les chantiers de construction ne font pas exception. En effet, le bruit excessif est omniprésent sur les chantiers, généré par une multitude d’équipement tels que les marteaux-piqueurs, les scies mécaniques et les machines lourdes. Si ce bruit n’est pas contrôlé, il peut entraîner de graves répercussions sur la santé des travailleurs. Pour protéger la santé des travailleurs, la CNESST (Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail) a mis en place des réglementations strictes, effectives depuis le 16 juin 2023.
Quels sont les effets d'une exposition prolongée au bruit sur la santé des travailleurs, et comment peut-on les prévenir ? Quelles sont les nouvelles réglementations mises en oeuvre? Cet article explore les conséquences du bruit excessif et les mesures obligatoires pour garantir la sécurité sur les chantiers.
Quel est le risque pour la santé d’une exposition au bruit ?
Le bruit excessif peut provoquer des dommages auditifs permanents, même après une brève exposition. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’exposition au bruit à des niveaux supérieurs à 85 dBA pendant plus de 8 heures par jour représente un risque important de perte auditive. Au Québec, la CNESST impose une limite stricte de 85 dBA pour une exposition continue de 8 heures sur une journée de travail.
Les principales conséquences d'une exposition au bruit
Perte d'Audition
La perte d’audition est l’une des principales conséquences de l’exposition prolongée au bruit. Elle peut être graduelle ou soudaine, selon l’intensité du bruit et la durée d’exposition. Une fois cette perte survenue, elle est irréversible dans la plupart des cas. Les équipements tels que les marteaux-piqueurs, qui produisent des niveaux sonores dépassant régulièrement les 100 dBA, posent un risque élevé de surdité professionnelle. L’INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) a publié plusieurs rapports soulignant l’augmentation des cas de surdité professionnelle au Québec, en particulier dans les secteurs de la construction et de la manufacture.
Acouphènes
L’acouphène est une autre conséquence fréquente de l’exposition au bruit. Ce bourdonnement constant dans les oreilles peut affecter la qualité de vie et entraîner des troubles du sommeil, de l’anxiété, voire des dépressions. Les travailleurs exposés à des sons forts sur une base régulière rapportent souvent des acouphènes persistants, même après de courtes périodes d’exposition.
Complications cardiovasculaires
Selon une étude de l’OMS, l’exposition au bruit excessif peut aussi avoir des effets néfastes sur le système cardiovasculaire. Le bruit entraîne une hausse du stress et de la pression artérielle, ce qui peut provoquer des maladies cardiaques sur le long terme, comme l’hypertension ou l’infarctus.
Les autres effets sur la santé générale
Outre les effets directs sur l’audition, le bruit excessif peut provoquer des troubles généralisés tels que le stress, la fatigue chronique et des problèmes de concentration. Les travailleurs exposés à des niveaux de bruit élevés peuvent également être plus susceptibles d’accidents en raison de la difficulté à entendre les signaux d’alerte ou les instructions verbales.
Niveau quotidien et durée maximale acceptables
En vertu du Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST) et du Code de sécurité pour les travaux de construction (CSTC), les employeurs québécois sont désormais tenus de respecter des limites d’exposition plus strictes qu’auparavant. La valeur limite d’exposition quotidienne est passée de 90 dBA à 85 dBA, et les bruits d’impact ne doivent pas excéder 140 dBC.
Réglementations en vigueur au Québec: limites établies par la CNESST
Niveau sonore (dBA) | Durée maximale d’exposition (heures) |
82 | 16 |
85 | 8 |
88 | 4 |
91 | 2 |
94 | 1 |
97 | 30 minutes |
100 | 15 minutes |
103 | 7 minutes |
106 | 4 minutes |
Source : CNESST, RSST et CSTC 2023.
Quel est le seuil d'exposition au bruit ?
Les bruits impulsionnels, qui incluent les bruits d’impact tels que ceux produits par les marteaux piqueurs, sont particulièrement dangereux. Ils génèrent des pics sonores soudains qui peuvent dépasser les seuils de tolérance en quelques millisecondes. La CNESST exige désormais que ces bruits ne dépassent pas 140 dBC.
Comment mesurer l'exposition au bruit ?
La mesure régulière du bruit est une étape clé pour évaluer et contrôler l’exposition des travailleurs. Il existe plusieurs méthodes pour mesurer efficacement les niveaux sonores sur un chantier.
Quels sont les outils utilisés pour mesurer le bruit sur les chantiers?
Sonomètre
Utilisé principalement pour des mesures ponctuelles, le sonomètre permet de déterminer les niveaux de bruit à un instant précis. Il est couramment utilisé dans les audits de bruit sur les chantiers pour évaluer l’exposition immédiate des travailleurs. Cependant, il n’est pas idéal pour évaluer l’exposition cumulée tout au long de la journée.
Dosimètre
Le dosimètre, en revanche, est porté par les travailleurs tout au long de leur journée. Il mesure en continu l’exposition au bruit et permet d’obtenir un portrait plus précis de l’exposition quotidienne. Le Réseau de la santé publique en santé au travail (RSPSAT) recommande l’usage du dosimètre pour toute évaluation détaillée de l’exposition au bruit.
À quelle fréquence faire les mesures?
Les mesures doivent être effectuées régulièrement, en particulier sur les chantiers où les niveaux sonores fluctuent. Selon le Guide sur les moyens pour réduire l’exposition des travailleuses et travailleurs de la CNESST, les entreprises devraient réévaluer les niveaux sonores au moins une fois par an ou chaque fois que de nouveaux équipements sont introduits sur le chantier.
C'est quoi l’exposition cumulée?
L’exposition cumulée prend en compte l’ensemble des bruits auxquels un travailleur est exposé au cours d’une journée. Cela inclut non seulement les bruits produits par les outils, mais aussi ceux causés par les vibrations du matériel et les bruits environnementaux. La CNESST propose une calculette en ligne qui permet d’estimer l’exposition cumulée sur la base des niveaux sonores et de la durée d’exposition.
Comment réduire l'exposition au bruit sur les chantiers?
Pour protéger les travailleurs, il est essentiel de mettre en place des mesures de réduction du bruit. Celles-ci peuvent inclure des solutions à la source, des ajustements dans l’organisation du travail, ainsi que des mesures préventives.
Les mesures préventives
Les équipements de protection individuelle
Les protecteurs auditifs tels que les bouchons d’oreilles et les casques antibruits doivent être fournis aux travailleurs exposés à des niveaux sonores dangereux. Cependant, ces EPI ne doivent être utilisés qu’en dernier recours. Comme le souligne Isabelle Dugré, conseillère en prévention à l’ASP Construction, « la réduction à la source est toujours la priorité, mais dans certains cas, les protecteurs auditifs sont indispensables pour assurer une protection adéquate ».
Sensibilisation et formation des travailleurs
Les employeurs ont l’obligation de former leurs employés à reconnaître les dangers liés au bruit. Ils doivent également s’assurer que les travailleurs savent comment ajuster correctement leurs protecteurs auditifs et comprendre les risques associés à une mauvaise utilisation.
Mettre en place une politique de gestion du bruit
Une approche proactive pour limiter l’exposition au bruit passe par l’élaboration d’une politique interne claire. Cette politique devrait inclure plusieurs éléments pour s’assurer que les niveaux de bruit sont constamment surveillés et que les travailleurs sont protégés de manière continue :
Un programme de surveillance régulière des niveaux sonores : Les entreprises doivent établir un calendrier de mesures régulières pour s’assurer que les niveaux de bruit restent dans les limites acceptables.
Des audits de bruit annuels, effectués par des professionnels qualifiés : Ces audits permettent de repérer toute source de bruit potentiellement dangereuse et d’ajuster les pratiques si nécessaire.
Des sessions de formation continue pour sensibiliser les travailleurs aux dangers du bruit : La sensibilisation et la formation des employés doivent être permanentes, afin qu’ils comprennent les risques et sachent utiliser les équipements de protection adéquatement.
L’intégration d’objectifs de réduction du bruit dans les plans de maintenance et d’achat d’équipement : Lors de l’acquisition de nouveaux outils ou de la planification d’un entretien régulier, il est essentiel de tenir compte du niveau sonore de l’équipement et de prioriser des machines moins bruyantes.
Suivi et évaluation continue des mesures mises en place
Après avoir implémenté des mesures pour réduire le bruit, il est essentiel de continuer à évaluer leur efficacité. Des réévaluations régulières des niveaux sonores et des inspections des équipements permettent de s’assurer que les actions correctives sont toujours en place et fonctionnent efficacement. Le Réseau de la santé publique en santé au travail (RSPSAT) recommande de renouveler ces évaluations au moins une fois par an ou à chaque changement d’équipement majeur sur les chantiers. Cela garantit une amélioration continue de l’environnement de travail et une meilleure protection des employés contre l’exposition au bruit.
Les solutions d'atténuation du bruit
Réduction à la source
L’une des stratégies les plus efficaces pour réduire le bruit consiste à limiter sa production à la source. Par exemple, l’achat d’équipement moins bruyants, tels que des machines électriques plutôt que thermiques, peut réduire considérablement les niveaux sonores. De plus, l’installation de cloisons autour des machines bruyantes peut limiter la propagation du bruit sur le chantier.
Le cloisonnement des sources de bruit
Dans certains cas, il est possible d’installer des cloisons acoustiques autour des équipements les plus bruyants. Ces cloisons agissent comme des barrières physiques et peuvent réduire significativement le niveau de bruit perçu par les travailleurs situés à proximité. Cette méthode est particulièrement efficace pour les bruits constants générés par les machines fixes.
Organiser les équipes pour limiter la durée d'exposition
Enfin, organiser les équipes de manière à limiter le temps d’exposition au bruit peut s’avérer une solution pratique. Par exemple, en faisant alterner les travailleurs entre des tâches bruyantes et des tâches moins exposées, il est possible de respecter les limites d’exposition tout en assurant la productivité du chantier.
L’importance d’une gestion proactive pour protéger la santé des travailleurs
L’exposition au bruit sur les chantiers représente un risque sérieux pour la santé des travailleurs. Les employeurs, avec l’appui des réglementations en vigueur telles que le RSST et le CSTC, sont tenus de prendre toutes les mesures possibles pour réduire ce risque, en mettant en place des stratégies de réduction à la source, en fournissant des équipements de protection individuelle, et en formant les travailleurs. Grâce à une gestion proactive et à l’utilisation d’outils de mesure fiables, il est possible de limiter les impacts du bruit et de garantir des environnements de travail plus sécuritaires.
Pour en savoir plus sur la santé et la sécurité sur les chantier, consultez nos articles:
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