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Un métier qui sauve des vies : devenir mécanicien en protection-incendie
Par Équipe éditoriale
Modifié le 7 novembre 2023
Entre 2016 et 2018, les services de sécurité incendie (SSI) du Québec ont déclaré plus de 50 000 débuts de feu. Parmi ces incendies, plus de 120 personnes ont trouvé la mort et environ 1 200 furent blessées. Malgré tout, des dispositifs mis en place par les mécaniciens en protection-incendie ont permis l’évacuation de 71 000 personnes. Le métier de mécanicien en protection-incendie, ou poseurs de gicleurs, est donc indispensable; il sauve des vies.
Mécanicien en protection-incendie : ses tâches
Le mécanicien en protection-incendie occupe une place centrale dans la protection d’un bâtiment contre les départs de feu. En qualité de monteur de réseaux d’extincteurs automatiques, il assure la défense des biens et des personnes.
Le poseur de gicleurs joue ainsi un triple rôle dans la prévention des incendies : installateur, inspecteur et réparateur. Son expertise est attendue dans la mise en place du matériel adéquat, qui se compose de :
Tuyauteries aériennes et souterraines
Gicleurs automatiques
Détecteurs ioniques, optiques et thermiques
Pompes d’appoint et pompes d’incendie
Pour résumer, le mécanicien en protection-incendie est responsable du S.S.I. (système de sécurité incendie) d’un bâtiment, qui se compose d’un S.D.I. (système de détection incendie) et d’un S.M.S.I. (système de mise en sécurité incendie). Les réseaux qu’il met en place doivent donc être capables de détecter le départ de flammes, d’alerter et de contrer ce début d’incendie au plus tôt, avant qu’une tragédie ne se produise.
Source : Flickr
Mécanicien en protection-incendie : compétences, connaissances et outils
Le mécanicien en protection-incendie exerce un métier qui requiert de solides connaissances quant aux systèmes qu’il devra installer (sous eau, à atomisation, sous air, au dioxyde de carbone, etc.) Pour maîtriser ces systèmes, il doit disposer de connaissances académiques et pratiques en mécanique, en mathématiques, en électricité et en hydraulique.
Ce travailleur doit également être en bonne condition physique. Les chantiers sur lesquels il est amené à intervenir étant souvent difficiles d’accès, non chauffés, à l’extérieur ou en hauteur, quatre aptitudes lui seront nécessaires :
La force
L’endurance
L’absence de vertige
La coordination des mouvements
Il doit évidemment être apte à lire les plans qui lui sont fournis, à comprendre la géographie du lieu sur lequel il se trouve, mais également à saisir la raison pour laquelle il fixe tel ou tel matériel ou construit un réseau de canalisation de telle façon plutôt que de telle autre.
Bien qu’il ne soit pas un ingénieur à proprement parlé, ce mécanicien n’en demeure pas moins une partie essentielle du dispositif d’incendie et de secours. À ce titre, il doit être à même de rapporter d’éventuelles erreurs sur le plan, par exemple. C’est la raison pour laquelle il doit posséder un bon esprit d’analyse et de l’autonomie. La préparation du chantier a une importance capitale. Le mécanicien en protection-incendie doit donc être en mesure de s’organiser pour prévoir au mieux son intervention.
Qualités de base auxquelles s’ajoutent des aptitudes en termes de communication, non seulement car il doit pouvoir s’entretenir avec des ingénieurs ou encore des consultants, mais aussi parce que le métier de mécanicien en protection-incendie connaît une véritable évolution. En effet, la forte demande couplée à une baisse de poids des systèmes de protection-incendies et de l’outillage tend à réduire les effectifs sur chaque site, ce qui mène à des interactions régulières avec la clientèle. De bonnes compétences orales et de l’entregent s’avèrent donc indispensables.
Autant les compétences et les connaissances du mécanicien en protection-incendie sont larges, autant la liste des outils qu’il utilise est grande. Le poseur de gicleurs automatiques a pour compétences l’utilisation et l’entretien de l’ensemble de son matériel. Certains équipements étant particulièrement lourds et/ou volumineux, il est attendu de lui qu’il soit capable de choisir les outils adéquats.
On compte cinq grands types d’outils :
À main
Mécaniques portatifs
De mesure et d’essai
De hissage, de levage et d’accès
De sécurité et de protection individuelle
Chacune de ces catégories compte plusieurs dizaines d’outils, pour un total qui va au-delà des 200 outils différents, parmi lesquels on retrouve :
Les appareils de mesure (voltmètre, ampèremètre, manomètre différentiel)
Le Fil à plomb laser
Les clés à tuyau
Les rainureuses portables
Le matériel de soudage et de brasage
Le coupe-tuyau
Les palans à levier
Les cintreuses hydrauliques
Les chalumeaux (oxycoupage et oxybrasage, de chauffe)
Source : Flickr
La formation pour devenir mécanicien en protection-incendie
Faire ce métier au Québec demande de suivre un DEP (Diplôme d’études professionnelles). Pour prétendre à une telle formation, il est nécessaire de posséder des bases solides en mathématiques. C’est pourquoi les conditions d’accès sont les suivantes :
À 15 ans, sous réserve d’autorisation du ministre : formation en alternance possible, si validation des unités de la 2ème secondaire ;
Entre 16 et 18 ans : avoir validé ses unités de 3ème secondaire, ou posséder des équivalences, ou être titulaire du CFMS (certificat de formation à un métier semi-spécialisé) ;
À partir de 18 ans : avoir réussi le TDG (test de développement général) ou développé des apprentissages équivalents ;
Si réussite aux unités de la 3ème secondaire uniquement : formation en alternance possible.
Le DEP mécanicien en protection-incendie ne peut, à l’heure actuelle, être obtenu qu’au CSS (Centre de services scolaire) de Laval, au sein de l’école polymécanique. Une fois admis à celle-ci, il faut encore compter sur 8 000 heures d’apprentissage, réparties en 4 périodes de 2 000 heures, pour pouvoir accéder à l'examen. Ce dernier permet l’obtention du certificat de compétence de compagnon.
Comme pour l’ensemble des métiers du bâtiment enseignés, lors des études, il lui sera appris les réglementations qui encadrent la profession, c’est-à-dire les lois et règlementations concernant le déplacement des outils, le transport des produits dangereux et les normes de protection contre l’incendie.
À cela s’ajoutent l’ensemble des connaissances techniques qui forment le coeur du métier de mécanicien en protection-incendie :
Maniement des outils
Lecture des dessins avec compréhension des symboles
Maîtrise des ancrages (suspensions, limites de fixation, etc.)
Connaissance des gaz (dioxyde de carbone, acétylène, azote)
Compréhension de la structure d’un bâtiment
Connaissance des composants des pompes volumétriques et centrifuges
Connaissance des réservoirs (sous pression et à gravité)
Connaissance des gicleurs (à déclenchement rapide, ordinaire, sous air)
La liste est encore longue et, s’il faut encore ajouter une compétence essentielle transmise dans les cours, c’est celle de la formation aux gestes de premiers secours.
Perspectives d'emploi et salaire
La demande pour des monteurs de réseaux d’extincteurs automatiques est en hausse. Son principal moteur est issu de la réglementation en matière d’urbanisme. Ce domaine connaît en effet une inflation réglementaire sans précédent, qui est notamment liée à l’encadrement de plus en plus strict du secteur assurantiel.
L’avantage de ces législations est qu’elles s’imposent autant en milieu urbain, notamment avec les bâtiments publics et industriels, qu’en milieu rural, où les municipalités sont forcées de mettre aux normes leurs réseaux de sécurité.
Le nombre de mécaniciens en protection-incendie est, en ce moment, insuffisant pour faire face à la demande. Par conséquent, les apprentis entrant dans cette formation trouvent immédiatement un emploi.
Le salaire de ce mécanicien dépend de son niveau, sa spécialisation et son expérience, puis évolue en fonction des conventions collectives de trois secteurs distincts :
Le résidentiel léger
Le génie civil et la voirie
L’industrie, les institutions et les commerces
Le salaire horaire s’échelonne donc de 18,93$ à 40,45$.
Source : Flickr
Le métier de poseur de gicleurs est définitivement tourné vers les autres. Le cœur du métier de mécanicien en protection-incendie est de mettre en place les équipements qui permettent littéralement de sauver des vies en cas d’incendie. Son travail est indispensable à la sécurité des bâtiments et il fait partie d’un secteur manifestement prioritaire pour les pouvoirs publics. Les avancées législatives dans le domaine de la protection-incendie sont là pour le démontrer.
En tant que poseur de réseaux de gicleurs, le mécanicien en protection-incendie sait manier une multitude d’outils, dont les outils de soudage et de brasage. Ainsi, il lui est non seulement possible de se spécialiser dans un domaine de son activité (inspection, installation, mise à l’essai), mais également de se réorienter en cas de besoin.
Enfin, l’apprentissage de la communication avec les fournisseurs, les ingénieurs ou encore les consultants, permet de se créer un carnet d’adresses pouvant favoriser le développement de sa propre entreprise. Par conséquent, choisir le métier de mécanicien protection-incendie, c’est faire le choix d’un métier en forte demande, qui ouvre sur des perspectives d’avenir, jusqu’au développement de sa propre société.
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