Choisir le toit de votre maison : plat, en pente ou mansardé

Le toit d'un bâtiment est souvent une surface oubliée, du moins jusqu'à ce qu'il pose problème. Si les fondations ancrent une maison au sol, la toiture la referme en protégeant ses résidents des intempéries, leur conférant un sentiment de sécurité et d'appartenance.

Découvert au 16e siècle, le territoire du Québec actuel abrite plusieurs architectures, dont des toitures aux formes variées ayant traversé le temps et les modes.   

L'histoire de la toiture

Une peau de mammouth de 40 000 ans recouvrant une hutte en Sibérie représente la plus ancienne toiture retrouvée. En plus des peaux de bêtes, les hommes préhistoriques utilisaient des matériaux naturels comme le bois, les écorces d’arbres et le chaume pour se construire un abri.

Avec le développement des civilisations du Proche et du Moyen-Orient, les systèmes pour rendre les toitures étanches se sont complexifiés et optimisés: tissage de branches ou de tiges de paille, calfeutrage à l'aide d'un mélange d’argile ou de plâtre et ainsi de suite.

Le toit plat fit son apparition avec la sédentarisation des peuples; il y a 8000 ans en Anatolie et autour de 4000 ans dans la vallée de l’Indus. En Europe, au Moyen Âge, les toitures plates étaient plutôt rares même si l’on munissait souvent les grandes bâtisses, les clochers et les forteresses de ce type de couverture. Quelques siècles plus tard, dans les années 1920, le toit plat fut revendiqué pour sa forme géométrique parfaite. Afin de marquer une rupture avec le passé, l’École du Bauhaus, en Allemagne, bannit le toit en pente jugé comme un symbole honteux de la bourgeoisie.

En 1928, la ville de Berlin connait une véritable polémique avec l’émergence de deux cités d’habitation opposées, l’une à l’architecture cubiste et l’autre à l’architecture de tuiles traditionnelles. À ce moment de l’histoire, on cherche à penser les charpentes comme des œuvres d’art, où l’esthétique se lie à la conception.

Photo : Larry Lamsa

De notre côté du globe, les toits plats sont apparus au Québec avant l’existence de l’École du Bauhaus en Europe, mais pas pour les mêmes raisons. Vers 1875, au moment où la révolution industrielle attirait des milliers de travailleurs à Montréal, de nouvelles techniques mises en application dans les villes ouvrières du nord de l’Angleterre ont répandu l’utilisation de la toiture plate. Maintenant recouverte de couches de feutre, d’asphalte, de goudron et de gravier sur les habitations construites en série de type duplex ou shoebox, les quartiers Saint-Henri et Centre-Sud utilisèrent ce modèle de plafond à profusion pour répondre à la haute affluence momentanée.

Qu’est-ce qu’un toit en pente?

Le principal avantage du toit en pente est qu’il facilite l’écoulement de l’eau, de la glace et de la neige. Cela évite les problèmes récurrents d’infiltrations d’eau et d’étanchéité. Ainsi, un toit en pente nécessite moins d’entretien et doit être remplacé moins souvent qu’un toit plat. 

En revanche, les inconvénients du toit en pente sont abondants. L’espace triangulaire de l’entretoit ou du grenier occasionne une perte d’espace habitable si non aménagé. Plus à la verticale, sa superficie est davantage exposée aux dommages causés par le vent et présente un risque d'accident accru si l'on doit monter dessus. Finalement, sa surface étant plus grande, son entretien et son remplacement induisent des dépenses considérables. 

Photo : Michael Caroe Andersen

D’un point de vue architectural, la présence massive du toit en pente dans les constructions lui a donné une image figée, standard, qui s’inscrit dans la tradition. Par contre, peu d’architectes ont tenté de le réinventer, alors que l’évolution des matériaux et des techniques permettent de s’affranchir des formes conventionnelles. La composition de surfaces angulaires peut d'ailleurs jouer sur la courbe et oser des ruptures de lignes afin d’apporter du rythme à la construction. 

Qu’est-ce qu’un toit plat?

Le toit plat a l’avantage de constituer une plateforme sur laquelle aménager un jardin ou une terrasse avec meubles, barbecue, etc. Vous pouvez également y poser des panneaux solaires. Son coût d’installation ou d’entretien est moins élevé parce que cette toiture nécessite moins de matériaux et de techniques complexes pour la recouvrir. 

L’inconvénient du toit plat, qui fait l’avantage du toit en pente, est qu’il peut poser des problèmes d’étanchéité et d’infiltrations d’eau, car il ne permet pas une bonne évacuation des eaux de pluie ni de la neige qui fond au printemps.

Photo : George Rex   

D’un point de vue architectural, le toit plat permet de dissimuler des panneaux solaires tout en les installant à l’endroit idéal pour la captation des rayons du soleil. Il permet aussi l’aménagement d’une toiture végétalisée qui offre une bonne isolation thermique de manière esthétique et écologique.

La hauteur de la toiture limite l’ombre portée du bâtiment, ce qui permet de rapprocher les constructions voisines et de planter certains arbres qui ont besoin de beaucoup de lumière naturelle. En prévision du problème d’étanchéité, un toit plat ne l’est jamais totalement; soit il est légèrement bombé, soit il possède une pente de moins de 5%, en plus de la présence de trous d’évacuation.    

Qu’est-ce qu’un toit mansardé?

Le toit mansardé pourrait s’expliquer comme étant un croisement entre le toit en pente et le toit plat, de sorte que le toit descend ou recouvre les murs du dernier étage de l’habitation. Une autre façon de décrire le toit mansardé est l’ajout d’un angle ou d'une ligne de changement de pente (brisis) dans la toiture (toit brisé). La plupart du temps, des fenêtres sont encastrées dans cette déclinaison du toit. La mansarde est une pièce aménagée dans un comble (sous toit brisé, avec mur incliné et plafond bas). 

Photo : Flickr

Selon le Guide du patrimoine et de la rénovation de qualité, plusieurs maisons antiques du Québec possèdent une toiture mansardée pour lesquelles les architectes ont créé une variété de modèles :

• Toiture à deux versants : plus ancienne, à inclinaison variable selon la région, et abrupte pour se décharger de la neige plus facilement.

• Toiture à croupe : à deux versants avec deux pentes vers l’intérieur de chaque côté pour présenter quatre versants, très présente à l’île d’Orléans.

• Toit à la mansarde : à deux ou quatre versants couvrant un bâtiment carré et permettant d’utiliser d’une façon optimale l’espace au niveau des combles.

• Fausse mansarde : typique de la région de Montréal, cette toiture présente l’aspect d’une mansarde, mais seul le brisis existe véritablement.

• Toit plat à pente ou à bassin : à très faible pente avec un entretoit ventilé dont les eaux sont évacuées par un canal, apparu avec les moulins à scie et les produits du pétrole, vers 1900.

• Toiture en pavillon simple ou brisé : forme pyramidale dont les quatre versants forment à leur sommet une pointe ou un faîtage (ligne de rencontre de deux versants) très court, parfois surmonté d’un lanterneau, d’une tourelle ou d’un belvédère.

À tout cela s’ajoutent des toitures moins fréquentes : conique, dôme, profil galbé ou en dents de scie comme les bâtiments industriels et la flèche des clochers d’églises. De plus, chaque région fondatrice du Québec abrite des bâtiments patrimoniaux qui leur sont propres, tel le Vieux-Loretteville, les Laurentides ou encore au Saguenay. 

Quels sont les revêtements de toiture?

Quand vient le temps de choisir un revêtement adapté à votre toit, il est recommandé d’identifier vos besoins en vous posant les questions suivantes :

• Quelles sont les conditions climatiques dans votre région par rapport au froid, au vent, à la pluie et à la neige?

• Si votre toiture est plate ou en pente, quels sont les angles et les degrés de la pente?

• Qui fera l’installation; une entreprise spécialisée ou vous-même?

• Quel est votre budget?

• La municipalité impose-t-elle des restrictions?

Selon l’émission Légitime dépense diffusée sur les ondes de Télé-Québec, il y a cinq types de revêtements de toiture : les bitumes, les métaux, les plastiques, les revêtements naturels et les revêtements recyclés. Au moment de choisir un couvreur, vérifiez si l’entrepreneur possède sa licence de la RBQ, son nombre d’années d’expérience et pour quel type de toiture il se spécialise.

Le contrat devra être le plus détaillé possible et comprendre des éléments comme l’enlèvement et la remise en place des antennes, des coupoles, le ramassage des déchets et la protection du jardin. De plus, on devrait y retrouver le choix et la qualité de matériaux, les détails d’installation, la date d’exécution des travaux et les garanties offertes. Selon un calcul pour déterminer lequel des revêtements est le plus économique en fonction du coût et de la durée de vie pour une toiture de taille moyenne, la tôle est beaucoup plus économique à long terme que le populaire bardeau d’asphalte.

Quels sont les revêtements écologiques pour la toiture et quel est leur prix?

Selon Écohabitation, vous devez éviter les bardeaux d’asphalte faits de pétrole polluant, d’une durée de vie limitée et contribuant aux îlots de chaleur. Voici les options vertes proposées avec leur coût et leur durée de vie :