Tout savoir sur la toiture résidentielle

Vous construisez votre maison, ou souhaitez changer de toiture? Choisir le bon type de toit est important : c’est cette partie qui protège le bâtiment de l’humidité et qui régule le transfert de chaleur en limitant la convection entre l’air et la toiture. Les choix sont nombreux, mais trois éléments vous permettront de mieux vous y retrouver :

• Le type de toiture (toit plat ou en pente)

• L’esthétique recherchée

• Vos moyens financiers

C’est ce que nous élaborerons dans cet article.

Les types de toitures

Il existe des matériaux de couverture différents en fonction du type de toiture. On en compte principalement trois : la toiture résidentielle en pente, plate et arrondie.

Parmi ces toitures résidentielles, peu de compagnies proposent la réalisation de toits arrondis. Cette architecture reste extrêmement rare au Québec et semble sortie d'une autre époque. Nous allons donc nous concentrer sur les toits plats ainsi que sur les toitures en pente.

Avantages et inconvénients du toit en pente

La création de toits en pente ne laisse rien au hasard. En hiver, la pente permet à la neige de glisser et évite ainsi de mettre en danger la charpente. Durant le reste de l’année, le toit en pente facilite la récupération des eaux de pluie.

Par contre, sa forte inclinaison rend les travaux sur ce type de toits dangereux. Un seul faux pas peut entraîner une chute. Son installation et son entretien amènent ainsi des frais qui sont souvent en fonction de son inclinaison.

Enfin, le toit en pente crée une perte d’espace, qui ne peut être que partiellement compensée par l’aménagement des combles et la création de lucarnes.

Avantages et inconvénients du toit en pente

L’optimisation de l’espace est le principal avantage du toit plat. C’est la raison pour laquelle les bâtiments administratifs font souvent ce choix. Sa capacité à être végétalisé ou à accueillir des panneaux solaires en font un choix judicieux.

Toutefois, les toits plats ont deux points faibles majeurs : leur étanchéité et l’accumulation de neige. Cela ne relève en rien du hasard si les toits plats sont traditionnels dans les pays du Sud.

Les forts taux de précipitation rendent les toits plats bien moins intéressants au Québec qu’ailleurs. D’autant plus que l’accumulation de neige oblige à l’évacuer manuellement pour éviter l’effondrement du toit.

L’humidité est la raison pour laquelle les toits plats doivent disposer d’une couverture spéciale, composée de trois éléments :

• Un support de structure

• Un matériau isolant

• Une membrane d’étanchéité

Cette membrane d’étanchéité doit s’insérer entre des feuilles soit d’asphalte, soit d’élastomère ou de polymère. C’est la raison pour laquelle ce type de toit ne s’associe pas à n’importe quel type de revêtement.

Source : Entrepreneur général F.T.S.C construction inc

Les types de revêtements de toiture

La toiture résidentielle et les matériaux qui la composent offrent un large choix de styles. Néanmoins, c’est avant tout le type de toiture (plat ou en pente) qui oriente naturellement vers un certain type de revêtement.

Ainsi, pour les toits plats, on privilégie :

• La toiture résidentielle en EPDM ou en TPO

• La toiture résidentielle végétalisée

• La toiture résidentielle en asphalte et en gravier

• La toiture résidentielle en bitume modifié ou en membrane élastomère

Pour les toits en pente, on privilégie :

• La toiture résidentielle en métal

• La toiture résidentielle en panneaux de plastique

• La toiture résidentielle en bardeaux d'asphalte

• La toiture résidentielle en bardeaux de bois

La toiture en EPDM ou en TPO

L’EPDM signifie Ethylène, Propylène, Diène et Monomères, qui sont tous des élastomères. Ce mélange forme une membrane monocouche qui sert de revêtement sur les toitures résidentielles depuis les années 1960. À la vue, il ressemble à un caoutchouc synthétique.

L’EPDM possède de nombreux avantages, car il résiste aux agents oxydants, à l’ozone et aux intempéries. Dans le même temps, l’EPDM a une très bonne stabilité thermique et une longue durée de vie de 50 ans.

Le TPO, qui signifie polyoléfine thermoplastique, est un autre type de revêtement pour toiture. Plus récent que l’EPDM, il s’agit d’une monocouche polymère qui présente les avantages d’être résistante aux UV, résistante à la chaleur et thermosoudable. Elle emprunte donc les qualités des EPDM et des PVC.

Les EPDM et TPO ne coûtent pas plus cher que les toitures en aluminium. Il faut compter 7$ à 12$ par pi². Pour un produit dont la durée de vie est de 50 ans, il s’agit d’un prix très admissible.

La toiture végétalisée

Source : Flickr

La toiture résidentielle végétalisée possède de nombreux avantages, puisqu’elle permet de :

• Lutter contre les îlots de chaleur urbains

• Limiter le ruissellement de l’eau de pluie

• Filtrer les eaux de pluie de leurs métaux lourds et azote 

• Améliorer la qualité de l’air

• Accueillir la biodiversité

• Participer à l’isolation phonique

La toiture végétalisée est parfaitement adaptée aux toits plats. Ce concept profondément éco-responsable s’impose de plus en plus au Québec et dans le reste du Canada.

Toutefois, le substrat étant posé sur une couche étanche protectrice, il connaît les mêmes inconvénients que n’importe quel autre toit plat : le défaut d’étanchéité. Sauf que dans le cas d’un toit végétalisé, la détection des fissures est rendue difficile par l’épaisseur de ce micro-biotope. La durée de vie du toit végétalisé dépend directement de la qualité de son entretien.  

Toutefois, les architectes ont mis en évidence que la végétalisation des toits permettait d’augmenter la durée de vie des membranes de 40 ans. La végétalisation vaut donc la peine d’être essayée, voire l’adoption du toit bleu, un type de toit qui vient souvent avec des détecteurs de fuites.

Une toiture verte coûte entre 8$ et 15$ par pied carré. À cela s’ajoute également le coût du renforcement de la structure du toit, qui doit supporter le poids de la végétalisation.

La toiture en asphalte et en gravier

La couverture de toiture résidentielle en asphalte et en gravier est presque exclusivement utilisée pour les toits plats. Pourquoi? Parce que l’asphalte possède une très grande valeur Sd. Cette dernière est la valeur qui permet de déterminer le degré d’étanchéité d’un matériau. Du gravier est ajouté par-dessus l’asphalte pour protéger des conditions extérieures, notamment des rayons UV.

La durée de vie de cette toiture est de 15 à 25 ans. 8$ à 10$ par pied carré est le coût d’une couverture en asphalte et en gravier. Toutefois, ce coût peut varier en fonction de la province et de l’évolution du prix du baril de pétrole.

La toiture en bitume modifié ou en membrane élastomère

Le bitume modifié se présente généralement sous la forme de bandes de bitume qui vont être collées à chaud sur le toit. Les poseurs utilisent donc un chalumeau pour réaliser l’opération. Le risque de départ de feu est donc réel. C’est pourquoi il est important de choisir un couvreur de toiture résidentielle qui possède une assurance professionnelle. 

C’est cette sous-couche qui est utilisée pour étanchéifier les toits plats végétalisés. Son avantage principal, hormis le fait d’être étanche, vient lors de la réfection de la toiture. En effet, il suffit souvent d’apposer une nouvelle membrane élastomère sur l’ancienne et le tour est joué.

Un examen visuel suffit pour constater d’éventuelles usures ou fissures. Sa durée de vie est de 20 à 25 ans et elle coûte 9$ par pi². Elle est donc dans la moyenne des matériaux dédiés aux toits plats.

La toiture en métal

Source : Toitures BroPro Inc2

Ce type de toiture résidentielle, au Québec, est loin d’être récente. On compte même quatre grands types de toiture en métal :

• En tôle gaufrée

• En tôle à la canadienne

• En tôle pincée

• En tôle à baguettes

Et quatre matériaux différents :

• Le cuivre

• Le métal

• L’acier

• L’aluminium

La toiture résidentielle en métal possède une durée de vie estimée à 50 ans, voire 100 ans pour des toitures en bac acier. Pour qu’elle dure le plus longtemps possible, une peinture de revêtement adaptée à la dilatation du matériau peut être appliquée.

Toutefois, son coût est important : jusqu’à 5 fois supérieur à celui des bardeaux, en fonction de l’inclinaison du toit et du type de métal. La toiture en métal est donc un investissement sur le long terme.

Chaque matériau connaît un prix différent :

• Cuivre : 14$ à 30$ par pi²

• Métal et acier : 5$ à 12$ par pi²

• Aluminium : 8$ à 12$ par pi²

La toiture en panneaux de plastique

Il s’agit d’une toiture résidentielle en PVC qui, comme on l’a vu avec les avantages du TPO, est thermosoudable. Ce n’est pas là son seul bénéfice. La toiture en panneau de plastique est étanche, solide, légère et peu chère.

Toutefois, s’il s’agit d’une solution économique, sa durée de vie est faible. Elle dépend directement de la qualité du PVC et la tendance a montré que le matériau subit une décoloration et une perte d’étanchéité. Sans compter que la qualité de l’isolation thermique et phonique est proche de zéro.

La toiture en bardeaux d’asphalte

Les bardeaux en asphalte sont des éléments qui vont être cloués sur le toit. Ils assurent une très bonne étanchéité, tout en étant disponibles en plusieurs couleurs et en plusieurs modèles.

La durée de vie des bardeaux d’asphalte n’est toutefois que de 10 à 30 ans. Cet écart de 20 ans s’explique par le processus de fabrication du bardeau d’asphalte. En effet, chaque bardeau subit un traitement par oxydation en usine. Une trop grande injection d’air rendra le bardeau cassant, tandis qu’un manque d’air le rendra mou. La qualité des bardeaux influence donc leur durée de vie.

3,5$ à 7$ par pi². C’est l’un des matériaux les moins chers du marché, sans pour autant rogner sur la qualité.

La toiture en bardeaux de bois

Source : Flickr

Le bardeau de bois est en quelque sorte l’ancêtre du bardeau d’asphalte, au Québec. Utilisé depuis le XVIIème siècle, il est quelque peu tombé en désuétude. Plus cher et plus long à poser, le bardeau de bois a pourtant l’avantage d’avoir une durée de vie de 30 à 120 ans.

Les bardeaux tirés du sapin, du pin ou du cèdre durent 30 ans, tandis que ceux extraits du bois de mélèze ou de châtaignier durent jusqu’à 120 ans.

Le changement qui s’est opéré vers une toiture en bardeaux d’asphalte n’est pas uniquement dû à son coût et à la rapidité de son montage. Les toitures en bardeaux en bois souffrent de nombreux désavantages. Les bardeaux en bois présentent souvent des nœuds, des vrilles, des irrégularités ou des déformations causées par l’humidité. Tout cela entraîne des problèmes d’étanchéité.

D’autant plus que la technique de fabrication s’est perdue, notamment celle de la coupe du bardeau dans le sens du bois. Les fabricants préfèrent aujourd’hui scier les bardeaux. Cette simple différence entraîne le pourrissement du bois. À cela s’ajoute la méthode de pose. Certains couvreurs de toiture résidentielle clouent directement les bardeaux sur le platelage pour gagner du temps. Mais, l’économie du lattage empêche l’aération des bardeaux et accélère ainsi son pourrissement.

Pour ce type de toiture résidentielle, la main d'œuvre compétente, qui travaille avec les bons produits et de la manière la plus efficace, est donc de plus en plus difficile à trouver. D’ailleurs, peu de couvreurs proposent ce service.

Concernant le prix, on parle de 17 000$ à 30 000$ pour une maison comprenant des étages. Un bungalow demandera entre 15 000$ et 26 000$.

Source : Flickr

Trois unités de mesure sont utilisées dans le cadre de la capacité des matériaux à protéger des conditions météorologiques :

• L’effusivité thermique

• La diffusivité thermique

• La conductivité thermique

L’effusivité thermique permet de connaître la capacité d’absorption et de restitution d’énergie thermique d’un matériau.

À l’inverse, la diffusivité mesure la vitesse de transmission de la température par le matériau.

La conductivité thermique, quant à elle, permet de savoir si un matériau conduit la chaleur, en fonction de sa largeur et de la température.

À ces trois notions s’ajoute la vitesse de transfert de la température extérieure par le matériau.

La mousse, les champignons et le lichen font partie de la flore qui s’attaque à la toiture des maisons. Pour y faire face, il n’existe pas 36 solutions. Vous allez devoir monter sur le toit et opter pour l’une de ces deux solutions : un biocide ou la brosse.

Les produits biocides posent toutefois un problème environnemental. La plupart contient du benzalkonium, un produit chimique toxique pour les plantes, qui va s’écouler de la toiture via les eaux de pluie.

Le Karcher est une solution souvent mise de l’avant. Pourtant, le Karcher présente de grands risques pour la toiture. Selon votre type de toiture, vous pouvez rendre le matériau poreux, et donc friable. Surtout lorsqu’il s’agit de tuiles en terre cuite ou en ardoise. Autre problème du Karcher : il ne nettoie pas en profondeur la surface arrosée. Votre toit sera beau sur le moment, mais pas longtemps.

La brosse est la solution la plus écologique, mais aussi la plus longue et la plus difficile. Avec une brosse dure accompagnée d’un seau d’eau savonneuse, il vous suffira de frotter toute la mousse pour la retirer, puis de rincer.

Si vous ne voulez pas en arriver là, il faudra entretenir le toit en amont avec des gestes simples, comme retirer les feuilles mortes. Ces dernières favorisent en effet l’apparition des mousses et des champignons, soit qu’elles les nourrissent, soit qu’elles les transportent. Il ne faut donc pas les laisser là. 

Autre problématique liée aux feuilles : celle de bloquer les évacuations d’eau. Si le phénomène est moins déterminant pour les toits en pente, c'est une catastrophe pour les toits plats. Ce blocage des gouttières entraîne une stagnation des eaux de pluie sur le toit. L’eau stagnante provoque une érosion de la toiture, conduisant à des infiltrations.

Pour vous assurer d'une pose adéquate de votre toiture, faites toujours affaire avec des professionnels certifiés.